Avec un peu de recul, il semble pourtant que la question des 3 % de prêtres violeurs ne soit pas au cœur du drame que vit l’Église. D’autres institutions, laïques ou non, pourraient tout aussi bien compter en leur rang 3 % de déviants. Le problème est plutôt le silence ou l’invisibilisation de ces abus sexuels, l’incapacité des autorités ecclésiales à affronter les dérives de quelques-uns de leurs membres. Et peut-être, au fond, la structure même de l’Église de Rome.

L’institution catholique diffuse la vérité de Dieu du sommet vers la base. L’abbé est ainsi le « père » auquel l’obéissance serait naturellement due. Il rend Dieu présent par ses gestes et ses paroles, il en est le médiateur autorisé. Et c’est donc à l’autorité des prêtres que les catholiques apprennent à s’en remettre pour […]