Il y a une autre réalité, celle d’une litanie d’actes de violences, de crimes, d’agressions, de crimes passionnels, nombreux, mais aussi de petits larcins (qui conduisent à un grand nombre de petites peines). La plupart des actes de violences (blessures par armes à feu, exécutions) sont dues au trafic de drogue, en forte augmentation, et aux règlements de compte entre bandes rivales (certains parlent même de gangs). On constate aussi un fort développement des trafics d’armes. Le préfet avait lancé une opération « déposer les armes ». Mais malgré un grand nombre d’armes récupérées, il en reste encore un nombre important en circulation.

« Il y a en Guadeloupe meurtre sur meurtre », se désole un aumônier, « le taux de criminalité met la Guadeloupe dans les 4 premières places de ce triste classement. Et la situation se dégrade, cette violence ne diminue pas. Les policiers sont débordés, et manquent de moyens. »

Toutefois, souligne cet aumônier, « tous ces faits se passent le soir, dans certains milieux ». Et d’ajouter avec insistance : « Mais on n’est pas au Far West. Les touristes ne voient pas cela et passent un séjour agréable, sans problème. »

Il en va de même en Martinique où la délinquance et la violence ont là aussi pris une ampleur très préoccupante qui la place, dans le sinistre classement du taux de criminalité, dans le peloton de tête des départements, après la Guyane. Le trafic de stupéfiants fait de la Martinique une des plaques tournantes dans la Caraïbe. Sans parler du trafic d’armes, et donc du nombre d’armes en circulation qui augmente sans cesse. Mais les autres actes de délinquance ne sont pas en reste : meurtres et assassinats, vols, vandalisme, conduite sans assurance.

Comment expliquer cette situation ?

Plusieurs explications peuvent être avancées, explique un ancien journaliste en Guadeloupe. Le constat, c’est qu’« aujourd’hui, la vie n’a plus d’importance ni de valeur ; aujourd’hui on tire directement, à bout portant. Pour tuer. »

Une jeunesse en échec scolaire, à la recherche d’argent facile, une jeunesse sans perspective, pas ou trop peu formée, un taux de chômage énorme surtout chez les moins de 30 ans (25%) sont autant de facteurs qui alimentent cette violence. Et bien sûr les trafics de drogue et d’armes.

Une autre explication entendue, c’est un très fort taux de familles monoparentales, avec un déficit d’autorité, et d’autorité masculine, paternelle en particulier, une réalité qui existe depuis longtemps.

Mais quelles que soient les raisons, c’est un cri d’alarme qui est lancé. Et un immense défi pour les sociétés antillaises.

La surpopulation carcérale dans les prisons de la région découle de cette situation dramatique (ce n’est certes pas propre aux Antilles) et […]