Les paroisses catholiques et protestantes de la vallée ont lancé le Fonds de solidarité en 2000 avec la volonté d’aider les situations de précarité terribles que leur remontaient alors les infirmières », explique Jean Ciofi, président de cette association. Chaque année, elle redistribue près de 50 000 J aux précaires des 16 villages de la Communauté de communes. Elle entretient sa cagnotte grâce aux subventions des collectivités et des paroisses, aux dons de particuliers, aux legs et à l’association de soutien à la jeunesse Les Kiwanis.

Elle partage la majeure partie de cet argent sous forme de bons d’achats alimentaires pour permettre aux familles de faire leurs courses, et pourvoit ainsi de manière ponctuelle aux situations d’urgence. Sa commission d’attribution se réunit tous les quinze jours et traite alors entre 10 et 30 dossiers défendus par les travailleurs sociaux du secteur. Ces derniers peuvent aussi solliciter un bénévole à n’importe quel moment si une situation appelle une réponse plus rapide. « Cela permet de ne pas sombrer quand le frigo est vide », résume la pasteure Alexandra Breukink, membre du Conseil et de la commission du fonds.

Un interlocuteur rapide

Toutes les demandes d’aides passent par les travailleurs sociaux, à même d’analyser dans leur globalité les besoins des bénéficiaires. « Les bons alimentaires permettent aux gens de tenir en attendant l’ouverture de l’accès à leurs droits sociaux », apprécie Évelyne Willmann, assistante sociale au centre médico-social de Munster. « Ce soutien très rapide nous donne le temps de construire notre plan d’aide. » Sur les huit premiers mois de 2018, pas moins de 116 familles ont pu en bénéficier. Parmi elles, beaucoup de mères seules avec enfants mais aussi des demandeurs d’asile. Le fonds œcuménique peut aussi financer une part des activités sportives et culturelles, de l’accueil en périscolaire et des vacances des enfants. L’été dernier, 36 enfants en ont profité. Des projets qui passent parfois par des montages financiers avec d’autres associations caritatives et les commissions communales d’action sociale de Munster et Metzeral.

En 2016, un changement législatif a rendu plus onéreux l’accès aux établissements d’accueils de jour pour les personnes âgées dépendantes. Depuis, l’association peut financer pour ces personnes des journées au Petit Manoir de Munster. Une aide ponctuelle qui permet aux familles et conjoints de souffler dans leur isolement.