Au Hohrodberg, sept sœurs vivent en retrait du monde et offrent à leurs hôtes – groupes d’Église, mais aussi des individuels et des familles – le temps de se « re-poser en Dieu ».

« Beaucoup viennent pour sortir du rythme effréné de leur quotidien », confirme sœur Danielle, prieure des lieux. « Nous voulons les aider à retrouver le souffle. » Chaque jour, la vie communautaire est scandée par quatre temps de prière, auquel s’ajoutent deux moments de prière individuelle et de lecture pour chaque sœur. Du temps privilégié pour les religieuses dont la devise est « prie et travaille pour qu’Il règne ». La prière n’annule pas le travail : elles doivent subvenir à leurs besoins. « Nous avons un rythme qui casse celui du monde », prévient Sœur Danielle. Ici pas d’Internet ni de télévision. Dans le cadre de verdure et de silence de la communauté, les hôtes sont physiquement enlevés à l’accélération de la société. Une conversion pas si simple : « C’est un retour dans un temps un peu plus immobile. Beaucoup s’étonnent d’abord qu’il ne se passe rien. Ici, ils sont obligés d’être en face de leur temps libre et ils ne savent pas quoi en faire. » Sœur Danielle observe qu’il est difficile de convaincre les jeunes de lâcher leurs portables. « Nous les invitons à être ici et maintenant. » Les sœurs suggèrent des idées : jeux de société, lecture, balades ou encore constructions de cabanes dans la forêt. Un lâcher prise qui permet de redécouvrir la joie des relations et de se poser la question : « où est-ce que j’en suis avec Dieu ? »