Les amateurs de choix simples doivent être décontenancés en ces temps électoraux.

Tout se joue dans des paradoxes mettant sous nos yeux le monde complexe et les effets du morcellement de notre société. In fine, il faudra bien choisir, au milieu de la lassitude et des décombres. Chacun parle d’un lieu, d’une visée, d’un seuil de préoccupations et de priorisations différent et cela rend un peu inaudibles les « échanges ». Je voudrais pointer quelques jalons dans ce champ en friche.

Outre son origine fondatrice, ce qui caractérise l’attrait du Front national, c’est la possibilité illusoire de s’exonérer de cette dimension complexe. Se regroupent l’expression du désarroi compréhensible et de ce qu’il y a de plus vil au cœur de notre peuple sans que je les confonde. Victoire ou échec, ce sont les forces du chaos qui trouveront une large fenêtre pour se faire encore un peu plus de place. Au moment où nous nous apprêtons à célébrer la Pâque (la juive et la chrétienne), il reste à trouver comment exorciser le passage du souffle mortifère. […]