« Mais si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, attention : vous finirez par vous détruire les uns les autres. » (Galates 5/15) 

Comme de nombreux chrétiens, je prie pour notre pays, ses institutions et son gouvernement. Veillons à préserver le modèle démocratique qui fait la stabilité de notre nation et qui reste l’un des meilleurs systèmes politiques d’expression des libertés individuelles et générales. 

Malgré l’intelligence collective du peuple français, les parlementaires me confient régulièrement qu’ils sont inquiets de voir notre régime se déconstruire et aller vers l’inconnu. Un sénateur me déclare : « si encore il y avait un nouveau modèle à suivre, pourquoi ne pas en changer ? Mais actuellement je nidentifie pas un horizon de sens suffisamment solide et inspirant qui pourrait redonner confiance aux Français ». 

N’excluant pas la pensée théologique de leur réflexion, régulièrement, les élus me questionnent sur les mécanismes religieux qui peuvent conduire un croyant à considérer la société qui l’entoure comme un environnement hostile à son bonheur, à la pratique de sa foi et à sa personne jusqu’à la rejeter, la combattre. Cette spirale spirituelle et intellectuelle qui amène des individus normalement constitués à se séparer radicalement du reste de la collectivité pour des motifs religieux est parfois le fruit de prédicateurs eux-mêmes radicalisés.  

L’exclusion de certains citoyens du monde du travail, la précarité financière, le déclassement social ou la marginalisation de la parole religieuse positive dans l’espace public sont autant de facteurs qui peuvent produire des effets pervers dans l’esprit humain, individuellement ou collectivement. 

Reconstruire un avenir et une espérance collectives est un défi lancé à chaque citoyen. 

Thierry Le Gall, directeur du service pastoral du Cnef auprès des parlementaires, pour « L’œil de Réforme »

S’abonner à « L’œil de Réforme »