François Bayrou va prononcer un discours de politique générale puis engager la responsabilité de son gouvernement lors d’un vote de confiance à l’Assemblée nationale, lundi 8 septembre, à partir de 15 heures. Le site vie-publique.fr indique, qu’« à la différence de la motion de censure qui exige une majorité absolue des membres composant l’Assemblée nationale, le vote de confiance requiert la majorité des suffrages exprimés ». Le pari du Premier ministre est risqué puisqu’il ne dispose pas de la majorité dans l’hémicycle. Il a choisi d’engager la responsabilité de son gouvernement sur une déclaration de politique générale à propos du budget 2026. Selon lui, la situation des finances publiques françaises nécessite un effort budgétaire de 44 milliards d’euros.
Après le discours de François Bayrou, un débat aura lieu lors duquel les différents groupes parlementaires prendront la parole, a expliqué BFM TV. Puis, le vote aura lieu par « scrutin public« , c’est-à-dire que chaque député défilera devant la tribune pour déposer son bulletin dans l’urne. Il pourrait avoir lieu vers 19h, selon la durée des débats. Plusieurs scénarios sont possibles à l’issue de ce vote de confiance. Dans un premier temps, François Bayrou pourrait obtenir la confiance, rester au gouvernement et débattre du budget. Cette hypothèse est cependant peu probable puisque les élus socialistes, LFI, écologistes, RN ont prévenu qu’ils ne soutiendraient pas le Premier ministre. Les Républicains sont, eux, plus divisés et auront une liberté de vote.
Le résultat du vote de confiance est-il déjà connu ?
L’hypothèse la plus probable est que le gouvernement n’obtienne pas le vote de confiance et que François Bayrou doive démissionner. Toutefois, la Constitution ne donne pas de délai dans lequel le Premier ministre doit remettre sa démission, a précisé RTL. Une fois qu’il aura démissionné, Emmanuel Macron devra nommer un nouveau Premier ministre. Certains ministres du gouvernement souhaiteraient occuper ce poste, tels que le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin et la ministre du Travail, Catherine Vautrin. Les socialistes ont aussi indiqué qu’ils seraient prêts à prendre la relève. Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a indiqué, dimanche 7 septembre, que les élus socialistes devaient « répondre positivement » s’ils étaient appelés par Emmanuel Macron pour aller à Matignon au lendemain du vote de confiance. Cependant, Bruno Retailleau, président des Républicains, a dit qu’il était « hors de question » que la droite accepte la nomination d’un Premier ministre socialiste, a indiqué franceinfo. De son côté, Laurent Wauquiez, président des députés LR, a écarté une « censure automatique » d’un Premier ministre socialiste.
Si le gouvernement tombait à l’issue du vote de confiance, la possibilité d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale pourrait émerger. L’ancien président Nicolas Sarkozy a estimé qu’elle serait une « solution » tandis que l’ancien Premier ministre Édouard Philippe l’a jugée « assez inéluctable », en cas de blocages répétés à l’Assemblée. Le Rassemblement national souhaite une nouvelle dissolution et se dit « prêt à incarner cette alternance ».
Une démission d’Emmanuel Macron ?
Un dernier scénario est envisagé par certains groupes politiques : la destitution du président de la République. Dès le lendemain du vote de confiance, La France insoumise souhaite déposer une motion de destitution du président à l’Assemblée nationale. « Il faut empêcher Emmanuel Macron de nommer pour la troisième fois un Premier ministre qui ferait la même politique », a argumenté Jean-Luc Mélenchon. François Ruffin, ex-élu LFI, s’est également dit favorable à une élection présidentielle anticipée au printemps, « quitte à ce qu’Emmanuel Macron se présente à nouveau devant les électeurs », a indiqué franceinfo. À droite, Jean-François Copé a demandé une élection présidentielle anticipée, tandis qu’au RN, Jordan Bardella avait assuré que la « seule possibilité pour sortir de cette impasse politique dans laquelle nous sommes, c’est d’en revenir aux urnes », « soit dans le cadre d’élections législatives victorieuses ou d’une élection présidentielle ». Mais Emmanuel Macron a répété à plusieurs reprises qu’il ne souhaitait pas démissionner et qu’il voulait poursuivre son mandat jusqu’au bout.