La guerre au Soudan a débuté le 15 avril 2023 avec la lutte pour le pouvoir entre les généraux Abdel-Fattah al-Burhan et Mohamed Hamdane Dogolo. Elle oppose les Forces armées soudanaises d’un côté et les Forces de soutien rapide (FSR), une force paramilitaire soudanaise, de l’autre. Après un an et demi de défaites devant les paramilitaires, l’armée soudanaise s’est imposée dans le centre du pays à la fin de l’année 2024, notamment dans la capitale Khartoum. Le départ du FSR a été un soulagement pour de nombreux habitants de la capitale. « C’est dans les quartiers de Khartoum occupés par les paramilitaires, que les habitants ont le plus souffert », a confié Duaa, interrogée par RFI. Le nord et l’est du Soudan sont contrôlés par l’armée, tandis que les FSR dominent une partie du sud et la quasi-totalité de la région du Darfour, dans l’ouest. Les deux camps sont accusés d’exactions et d’atrocités.
La guerre et les massacres contre les civils ont entraîné une situation alimentaire alarmante. En janvier 2025, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, la FAO, a estimé que près de 25 millions de personnes étaient confrontées à une insécurité alimentaire aigüe. Depuis deux ans, les tentatives de médiation ont toutes échoué. Londres accueille, mardi 15 avril, une conférence sur le Soudan afin de mobiliser la communauté internationale et pour mettre fin au conflit. Au total, cette guerre a fait des dizaines de milliers de morts et plus de treize millions de déplacés et réfugiés. Le pays de 50 millions d’habitants est aussi plongé dans une crise humanitaire majeure, rappelle L’Express.
Une conférence pour le Soudan ce mardi
La conférence est co-organisée par le Royaume-Uni, l’Union européenne, l’Allemagne, la France et l’Union africaine. Elle va réunir les ministres de 14 pays, dont l’Arabie Saoudite et les États-Unis. Le gouvernement soudanais n’a pas été invité et a reproché au Royaume-Uni de mettre sur un pied d’égalité l’État soudanais, membre des Nations unies depuis 1956, et les FSR, « une milice terroriste qui commet des génocides et des crimes contre l’humanité ». Le Royaume-Uni a annoncé une aide de près de 140 millions d’euros pour le Soudan, tandis que l’Allemagne va verser 125 millions d’euros pour l’aide humanitaire. Ces fonds doivent permettre aux ONG de fournir de la nourriture et des médicaments aux victimes de guerre, mais aussi de « stabiliser la situation dans les pays voisins ».
« Le Soudan est la pire crise humanitaire dans le monde aujourd’hui, mais n’a pas l’attention du monde », a regretté Catherine Russel, cheffe de l’Unicef, citée par Le Monde. Un constat partagé par la ministre des affaires étrangères allemande, Annalena Baerbock, qui a regretté que les deux généraux rivaux « soumettent leur propre peuple à d’immenses atrocités », entraînant la « plus grande catastrophe humanitaire de notre temps ». De son côté, la France va fournir 50 millions d’euros pour l’aide humanitaire. L’ONG Human Rights Watch demande aux participants à cette conférence de « prendre des engagements concrets », comme le déploiement d’une mission de protection des civils. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a alerté sur « les conséquences désastreuses qu’aurait une troisième année de guerre ».