Je rêvais d’un autre monde. Où la Terre serait au cœur des préoccupations, où sa sauvegarde serait une évidence pour les chrétiens. Car si la Bible ne mentionne évidemment pas le mot « écologie », force est de reconnaître que nous trouvons dans les Écritures toutes les notions propres à inspirer un comportement respectueux de la planète – des autres et de Dieu aussi, puisque tout cela est lié. Les notions de jachère (dans l’Ancien Testament) et de tempérance (chez Paul) nous conduisent naturellement à opter pour un mode de vie sobre et soutenable, à l’échelle collective comme individuelle. Sans employer des termes qui seraient anachroniques, les textes nous encouragent à ne pas accumuler, surconsommer.
Faut-il vivre comme il y a quelques millénaires en arrière ? Non. D’ailleurs, ce n’est pas possible. Toutefois les Écritures ne cessent de nous mettre en garde, souvent de manière symbolique il est vrai, sur les conséquences des actions des hommes sur l’environnement et sur nos limites. Certes la Création est un don sur lequel l’être humain a la main, d’après la Genèse. Mais peut-on se permettre d’abîmer en toute conscience un cadeau (divin), quand bien même nous serions assurés d’en recevoir bientôt un autre ?
Un débat théologique et social
Voilà qui devrait infuser dans nos esprits et se traduire dans nos attitudes et nos choix de vie. Mais le protestant, le chrétien, étant un humain comme les autres, il est lui aussi ambivalent, empêtré dans […]