Pour les propriétaires, une facture salée s’annonce dès la rentrée. La taxe foncière va connaître cette année une hausse généralisée de 7 % sur tout le territoire, quelle que soit la surface d’habitation. Il faudra peut-être ajouter à cette augmentation une hausse votée par certaines municipalités.
Les Français qui ne mensualisent pas cet impôt vont découvrir leur avis en ligne mercredi 30 août. Les Français mensualisés attendront, eux, le 22 septembre pour découvrir la note. Mais pourquoi est-elle bien plus élevée qu’à l’accoutumée ?
Franceinfo a écrit un article pédagogique pour donner les raisons de l’augmentation. L’inflation est la principale responsable, car les valeurs locatives cadastrales sont indexées sur elle. Ces valeurs sont calculées à partir de la surface du logement, multipliée par un tarif fixé en fonction de l’état du bien.
Inflation et taxe d’habitation en cause
Depuis la montée généralisée des prix, engendrée par la guerre en Ukraine, une hausse de la taxe foncière de 7,1 % a suivi mécaniquement pour tous les propriétaires. Il s’agit d’une augmentation sans précédent depuis 1981, selon l’Unpi (Union nationale des propriétaires immobiliers).
La suppression de la taxe d’habitation, sous le précédent mandat d’Emmanuel Macron, est aussi un manque à gagner pour les collectivités territoriales. En contrepartie, elles doivent donc augmenter les impôts locaux, tels que la taxe foncière et la taxe sur les ordures ménagères…
La taxe foncière, déjà majorée, doit être ajoutée au taux d’imposition voté chaque année par les collectivités territoriales. La taxe foncière leur permet de financer la hausse des prix alimentaires pour les cantines, l’augmentation du chauffage dans les piscines municipales ou bien l’essence dans les camions-poubelles, par exemple, poursuit franceinfo.
Paris et Grenoble en tête
La taxe foncière est à la hausse dans 14 % des communes françaises, et certaines sont allées jusqu’à dépasser les 20 % d’augmentation. L’augmentation la plus importante concerne Paris, avec un montant de 52 %. La maire socialiste Anne Hidalgo défend son choix, afin de préserver les services publics et d’accélérer la transition écologique. Elle reproche à l’État son refus de faire contribuer davantage les propriétaires de résidences secondaires ou d’augmenter la taxe de séjour des hôtels de luxe, parmi les plus basses de France.
De même, à Grenoble, la facture augmente de 25 %. Le maire EELV Éric Piolle justifie une décision qui permet de protéger les services publics et les habitants les plus fragiles. Là encore, la mairie fustige le Gouvernement, qui « aurait pu faire le choix de taxer les dividendes du CAC 40 » et les verser aux communes, rapporte BFM.
Une majorité des communes qui ont augmenté leur taxe ont plus de 100 000 habitants, comme à Metz, +14,5 %, ou à Limoges, +10 %. Villeurbanne, dans la banlieue lyonnaise, Orléans ou encore Lille font également partie des communes qui connaissent les plus fortes augmentations sur une période de dix ans. Entre 2010 et 2020, Villeurbanne a connu la plus grosse flambée, de 34,9 %.
Sur ces dix ans, la taxe foncière a baissé dans seulement 5 % des communes, constate la Gazette des communes. C’est par exemple le cas aux Sables-d’Olonne, en Vendée, ou à Givors, dans le Rhône. Le phénomène est plus présent dans les petits villages.