Jean-Pierre Anzala : Gertrude Kamgue Tokam, vous êtes originaire de l’ouest du Cameroun et actuellement pasteure de l’ÉPUdF à Montargis et Châtillon-Coligny. Vous dites que votre vocation est très précoce (dès l’adolescence) dans un environnement qui n’envisageait pas la possibilité du ministère pastoral des femmes. Malgré cela, vous commencez votre formation théologique en 1999 à la Faculté de théologie protestante de Ndoungué et rejoignez l’Université protestante d’Afrique centrale (UPAC) à Yaoundé où vous obtenez votre doctorat en théologie en 2014. Tout en menant vos études, vous avez été pasteure et aumônière universitaire pour l’Église évangélique du Cameroun (EEC). De 2020 à 2023, vous avez enseigné l’éthique et la dogmatique à la Faculté de théologie évangélique de Bangui (FATEB). Vous êtes également engagée dans plusieurs associations de théologiens et théologiennes, donc le CTAE (Cercle des théologiennes africaines engagées). Enfin, vous êtes mariée et mère de plusieurs enfants.
Gertrude Kamgue Tokam : L’essentiel a été dit… Mais je ne suis pas ici aujourd’hui par hasard : je suis chercheuse au Défap parce que j’ai eu l’occasion d’avoir une bourse qui m’a permis d’aller à l’Institut protestant de théologie de Montpellier pour des recherches en post-doctorat. Et ces recherches portaient justement sur la question du développement de l’Église grâce à l’intégration des femmes. Aujourd’hui, nous allons parler du leadership ou de la promotion des femmes dans l’Église en Afrique, mais en lien avec une autre thématique importante : la formation théologique.
Formation théologique et leadership/promotion des femmes dans l’Église en Afrique
La question du leadership ou de la promotion, et de la participation des femmes aux grands défis de l’heure demeure une préoccupation de notre société. L’ONU Femmes, dans un rapport sur le leadership des femmes […]