La Turquie et la Syrie pleurent leurs morts. Plus de 33 000 personnes ont perdu la vie suite aux séismes de magnitude 7,8 et 7,5 survenus près de la frontière entre les deux pays, le 6 février, selon un bilan encore provisoire à l’heure où ces lignes sont écrites. Vingt-trois millions de personnes ont été potentiellement touchées par les conséquences directes et indirectes du séisme, selon l’OMS. Très vite, la communauté internationale s’est mobilisée et de nombreux secouristes et sauveteurs ont été envoyés sur place, principalement en Turquie dans les régions de Kahramanmaras, Gaziantep, Osmaniye, Malatya, Hatay, Adiyaman ou Kilis.

Lueur d’espoir dans un ciel sombre de souffrance, parmi ces pays solidaires figurent certains qui - et c’est peu dire - ont des relations diplomatiques tendues avec la Turquie. C’est le cas en premier chef de l’Arménie, mais aussi de la Grèce, de la Suède, d’Israël ou encore, dans une moindre mesure (en termes de tension) de la France. Leurs différends peuvent être profonds, surtout pour le premier cité, l’Arménie, dont le peuple a subi un génocide de la part des Ottomans puis des Turcs, causant la mort de 1,2 millions à 1,5 millions de morts de 1915 à 1923. D’ailleurs, hasard de l’histoire, l’historiographie contemporaine estime que le génocide des Arméniens se conclut par la signature du traité de Lausanne le 23 juillet 1923. Soit, il y a exactement un siècle.

Et cent ans plus tard, en dépit des tensions persistantes, malgré le déni répété de ces crimes contre l’humanité de la part de la société turque, laissant de côté le soutien des autorités de la Turquie à l’Azerbaïdjan, pays agresseur de l’Arménie, celle-ci n’a pas hésité à envoyer des secouristes au service de la […]