Pourquoi notre monde nous contraint-il toujours à être sans nuance « pour » ou « contre » sur tous les sujets ? Certes, on doit, comme citoyen et comme chrétien, se battre contre toute forme de barbarie. Dénoncer le terrorisme du Hamas est un devoir moral absolu, qui ne souffre aucune nuance. De la même manière, on ne peut qu’être révolté devant les actes terroristes isolés. Les assassinats de Samuel Paty il y a trois ans et de Dominique Bernard aujourd’hui, au-delà même de l’horreur de ces meurtres, marquent une volonté de détruire la société, au travers des symboles que sont les enseignants, gages du savoir et donc de la liberté. À Bruxelles aussi, la barbarie a frappé.

Mais si l’on prend du recul par rapport à la guerre entre l’État d’Israël et le Hamas, on se retrouve piégé dans un « pour ou contre » dans l’éternel conflit entre Israël et la Palestine. Défendre l’intégrité et la sécurité d’Israël ne signifie nullement être opposé au droit du peuple palestinien d’exister. Le risque, dans lequel certains tombent, est de confondre un peuple tout entier avec une organisation terroriste. On peut être, en même temps, « pro-israélien » et « pro-palestinien », simplement parce que l’on est en faveur de la paix entre ces deux peuples qui, chacun, ont une légitimité historique sur cette terre qui déchaîne les passions depuis si longtemps.

Solution à deux États

Ce discours du juste milieu, tout en combattant le terrorisme, est aujourd’hui difficile à tenir. Il est pourtant indispensable. L’histoire nous montre qu’un discours de modération est parfois impossible. Lors de la guerre d’Algérie, les positions étaient excessivement tranchées. Là encore, il fallait être pour ou contre l’indépendance de l’Algérie. Certains reprochèrent alors à Albert Camus sa volonté de trouver un « juste milieu », en dénonçant la violence du […]