Les résultats des dernières élections législatives en France sont tombés, et à la surprise de toutes et tous, ils ont largement déjoué tous les pronostics jusque-là envisagés. Joie pour les uns qui s’étaient mobilisés comme jamais, soulagement des autres qui cherchaient à ne pas trop démériter, déception des derniers qui se voyaient déjà en haut de l’affiche… Le résultat des urnes offre une nouvelle fois le spectacle de l’exceptionnelle richesse et diversité des opinions politiques dans notre pays. Alors il faudra bien sûr analyser, soupeser, parier sur telle ou telle alliance qui permette à celui-ci de continuer à être gouverné.

Mais au-delà des prochains arrangements politiques qui seront nécessaires à cet effet, quelle leçon de vie pouvons-nous tirer à l’issue de ces longues et haletantes semaines ?

Tout d’abord que les électrices et électeurs français montrent une étonnante et constante appétence pour la chose politique. Loin des constatations déclinistes des décennies passées, le taux de participation a battu des records rarement égalés depuis de nombreuses années. Cette vitalité renouvelée montre aussi le rejet massif d’un système où l’Assemblée nationale se résumerait à n’être qu’une chambre d’enregistrement ou de blocage des décisions de l’exécutif. Alors bien sûr, pour réussir cette alternance inédite, il faudra que nos nouvellement élus en prennent toute la mesure et effectuent une profonde réforme de leur culture politique, en mettant désormais l’accent sur le dialogue et le compromis plutôt que sur l’anathème et le déni. Les électeurs et électrices de dimanche le réclament. Sauront-ils l’entendre ? Il en va pourtant ainsi dans une vraie démocratie.

Valentine Zuber, historienne, professeure à l’Université, pour L’œil de Réforme