Au 1er janvier 2025, la population de la France est estimée à 68,6 millions d’habitants, dont 66,4 en France hexagonale et 2,3 en Outre-mer. Ces chiffres de l’Institut national d’études démographiques (INED) ont été dévoilés dans le cadre d’un rapport sur la projection de croissance de la population française pour les quarante-cinq prochaines années. Au travers de cette étude, deux statistiques surprenantes en ressortent : d’une part, la croissance de la population ne va pas dépasser les deux millions d’habitants avant 2040. D’autre part, cette dernière devrait revenir à la normale trois décennies plus tard.

La raison de cette faible évolution démographique s’explique par un calcul du ‘solde naturel’ qui est lui aussi faible. Le ‘solde naturel’ correspond à la différence entre le nombre de naissances et de décès enregistré sur une année, souligne Le Monde. En 2024, il était de 17 000, contre 140 000 personnes en 2019. Pour comprendre cette diminution, il y a d’un côté la progression du nombre de décès – dû à l’âge avancé des générations du baby-boom (naissance post-seconde guerre mondiale jusqu’au milieu des années 1970) – et de l’autre, un recul du nombre de naissances caractérisé par une diminution de la fécondité.

Le nombre de décès supérieur aux naissances dès 2027

Avec moins de naissances et plus de décès, alors la courbe de ‘solde naturel’ s’inverse. C’est d’ailleurs la probabilité de ce phénomène qui laisse les démographes penser que la population ne devrait pas énormément augmenter d’ici les quarante prochaines années. De plus, les estimations de l’INED ciblent l’année 2027 comme celle où le nombre de décès serait supérieur à celui des naissances. En 2024, le nombre de naissances enregistrées était de 663 000 (soit 1,62 enfant par femme) contre 646 000 décès (soit 9,4 pour 1 000 habitants), rappelle l’Insee.

Mais, les démographes restent sûrs d’une chose. La fécondité est plus élevée en France qu’ailleurs en Europe “depuis vingt ans”, souligne au Monde, Laurent Toulemon, un des coauteurs de l’étude. D’après ce dernier “la conciliation entre vie familiale et professionnelle” est moins difficile qu’auparavant. Ainsi, la courbe de natalité devrait se maintenir mais pourrait toutefois être bousculée par divers facteurs (épidémie, solde migratoire, crise).

70 millions de Français en 2040

Une des autres observations de l’étude concerne la migration. D’après les chercheurs, la croissance de la population française se base désormais essentiellement sur le solde migratoire, souligne Le Monde. Ce solde correspond à la différence entre le nombre de personnes entrées et celles sorties du territoire. Avec une évolution de +152 000 personnes en 2024, “il y a tout un effort de la société à faire pour bien accueillir les migrants, qui sont un apport à la population et une richesse à condition qu’ils soient intégrés”, explique Laurent Toulemon. En prenant en compte l’apport du solde migratoire, le total de la population française pourrait ainsi approcher les 70 millions à l’horizon 2040. Un pic qui ne serait toutefois que temporaire, puisque la France devrait revenir à environ 68 millions d’habitants en 2070.