Christ Seul : Martin, 500 ans plus tard, qu’est devenu le message de la Réforme dans les églises qui s’en réclament ? A-t-on trahi ton message ou a-t-il été entendu ?
Martin Luther : La question que l’on trahisse mon message ne se pose pas. La seule donnée qui puisse être trahie est l’Évangile. Il m’a été donné de pouvoir retourner aux textes bibliques. L’imprimerie et l’ouverture humaniste de la Renaissance y ont beaucoup contribué. Il ne faut jamais oublier que j’ai été contemporain de Colomb et de Magellan, de Léonard de Vinci et de Michel Ange, d’Érasme et de Copernic et de beaucoup d’autres qui ont contribué à une véritable révolution culturelle en Occident. Ayant eu accès aux textes bibliques dans leur langue originelle, j’ai rapidement constaté que l’essentiel de l’Évangile était à mon époque oublié. Qu’en est-il aujourd’hui ? La Bible est le livre le plus étudié. Il l’est cependant dans les sens les plus divers aussi au sein des Églises.
Reprenant les textes, j’ai pu remettre en lumière la clé de lecture qui a été celle des apôtres et de la première église : Jésus-Christ mort et ressuscité pour nous. C’est à partir de ce centre que tout texte biblique prend sens et devient par l’Esprit Saint la Parole d’Évangile qui permet aux humains de vivre. Si nous vivons dans et par la foi, si nous laissons Christ seul vivre en nous, nous sommes les enfants de Dieu vivant de son amour indéfectible. […]