Depuis un an, l’Église protestante unie en Vallée de Chevreuse s’est inscrite dans la dynamique Église verte, signifiant ainsi ses convictions et son engagement pour le respect de la Création dans ses deux dimensions d’écologie et de justice sociale.

Jardin public, parc de château, plate-bande autour d’une maison, ou même jardinière de balcon, le jardin est bien plus qu’une décoration ou un exercice de style. Ce qui est projeté dans un jardin, c’est une vision du monde, une organisation du rapport à la terre et à l’environnement, y compris l’environnement social. Cela est particulièrement perceptible par exemple dans les jardins du château de Versailles, mais c’est aussi présent dans les plantations des balcons ! Or le rapport à la terre est une question éminemment spirituelle. L’actualité récente en témoigne : surexploitation des ressources, mise en danger et disparition d’espèces animales et végétales, stérilisation des sols, manque de répartition des ressources, prééminence des intérêts financiers… La science relève des faits, fournit des données, émet des hypothèses, avertit des conséquences ; mais savoir où l’on va, comment continuer à vivre ensemble sur terre (ou pas), cela relève de la spiritualité, de ce que l’on croit.

C’est pourquoi un jardin, même réduit, exprime quelque chose de la manière dont on se tient dans le monde, quelque chose du monde désiré et des relations avec la nature comme avec les humains. Les jardins font partie de l’environnement quotidien, même si l’on n’a pas soi-même un bout de terre à travailler, même dans les villes. Fleuri ou potager, privé ou partagé, ils sont de plus en plus nombreux et diversifiés.

Toute une palette de métaphores

Leur histoire est plurimillénaire et riche des différentes cultures qui ont exprimé à travers eux une vision du monde et une manière d’être au monde. L’exposition présente quelques jardins caractéristiques, que ce soient ceux de l’époque perse et ses pardes (un mot qui est devenu celui de paradis en passant par le grec), du bouddhisme zen et leurs prédilections pour la minéralité et la méditation, de l’occident médiéval et leur symbolisme biblique, et d’autres encore, sans oublier l’apport de la Réforme par l’intermédiaire de nombreux botanistes émerveillés par la beauté et la diversité des plantes. Lieux de rencontre, de partage et de convivialité, les jardins multiplient, à partir du XXe siècle, leurs déclinaisons urbaines et sociales en réponse à une aspiration, mais aussi à une vocation d’humanisation des rapports sociaux et des personnes. Car le jardin offre également toute une palette de métaphores pour exprimer le rapport à soi-même et le devenir humain dont les jardins bibliques sont des expressions privilégiées.

L’exposition est structurée autour de 4 pôles indépendants les uns des autres et comprenant chacun plusieurs panneaux : Cultiver et garder, Jardin et lien social, Jardin intérieur et Visions du monde. Chaque panneau, très illustré, invite à découvrir, à comprendre et à réfléchir à l’aide de citations et de questions. Elle présente également un stand de livres et un choix de musiques sur le thème du jardin. Dans le cadre de cette manifestation, la projection du film de Cyril Dion et Mélanie Laurent, Demain est organisée le samedi 18 mai en fin d’après-midi. Des animations sont prévues comme la visite des jardins de Bagatelle le mercredi 8 mai, un culte assuré par le pasteur Patrice Rolin, animateur de L’Atelier protestant, le dimanche 26 mai, et d’autres encore. De nombreuses activités sont colorées en vert cette année en Vallée de Chevreuse !

L’exposition « Le monde comme jardin » se tiendra au temple protestant, 33 avenue du Président Wilson à Palaiseau, du 11 au 26 mai 2019. Elle sera ouverte le dimanche après-midi de 14h à 18h, le mercredi et le samedi de 10h à 18h.