Le Théâtre Bobino devient en effet Temple protestant chaque dimanche car plusieurs cultes y sont célébrés par cette Église.
Présence Protestante propose, en plus de documentaires et émissions de plateau, une fois par mois, un culte, en direct ou différé, correspondant à la diversité d’expression et d’ecclésiologie de la Fédération Protestante de France. Déjà le mois dernier, le service proposé se déroulait à Toulouse dans une expression fédérative mélangeant avec intelligence les formes et les genres. Mais avec ce culte de cette communauté typique d’une expression contemporaine évangélique très en vogue actuellement, le curseur a sans doute été poussé un peu plus loin… et cela éveille en moi un sentiment de joie et de confiance en l’avenir.
Si le protestantisme est connu pour sa diversité, nous tombons hélas souvent dans la caricature facile mettant d’un côté les historiques et de l’autre les modernes, les évangéliques venant s’opposer à une tradition luthéro-réformée… au sein de chaque tradition d’autres oppositions… libéralisme face à une certaine orthodoxie, charismatiques vs évangéliques plus « classiques »… et arrêtons-nous là car sinon la déclinaison pourrait être longue. Caricatures donc mais hélas aussi parfois véritables disputes devenant luttes intestines avec une violence verbale ou scripturale désastreuse. Mais ce matin et malgré tout ça, je suis dans la joie et confiant…
Je me souviens d’un slogan utilisé lors d’un rassemblement des Protestants de l’Ouest de la France, il y a une quinzaine d’années à La Rochelle : « Notre diversité est notre richesse ! » Ce matin, elle éclatait une fois de plus sur les écrans de ma télévision et j’étais heureux et confiant…
Ô oui, il y a encore du chemin à faire… et j’imagine bien les réactions épidermiques de certains en visionnant cette demi-heure, appuyant leurs réactions sur tels ou tels autres aspects que je ne voudrai volontairement préciser là… attitudes finalement similaires aux semblables réactions d’autres quand le culte nous invite à entrer dans un temple où la forme et le fond sont fondamentalement différents. Personnellement et de par mes fonctions et divers engagements, j’ai appris à prendre plaisir de l’état où je me trouve… enfin surtout des moments partagés dans telle ou telle autre communauté, à aimer échanger avec des collègues de traditions très différentes… et tout ça même bien au-delà du seul protestantisme (!). Alors oui, bien évidemment, je me sens plus à l’aise ici que là, plus en adéquation théologique avec cette approche qu’avec l’autre, mais en même temps c’est souvent de ceux dont je suis le plus éloigné (en apparence) que j’apprend le plus et élargis alors l’espace de ma tente (Rassurez-vous mes piquets sont bien plantés). Comme le rappelle justement les parole de Jésus-Christ, en ouverture du verset de l’Évangile du Jour (Matthieu 10.26) et dans sa traduction tirée de Parole de Vie : « N’ayez pas peur des gens ! ». Oui la peur nous éloigne, nous fige, nous fait perdre la joie et nous ronge notre espérance… Et moi, précisément ce matin, à l’inverse, je veux choisir la joie et la confiance !