Au bout d’un sérieux processus de réflexion mené collectivement, la Mission populaire renonce à se définir comme une association cultuelle régie par la loi de 1905, alors que, la législation ayant évolué, elle n’en remplit plus les critères. La vénérable « vieille dame » qu’est la MPEF devait impérativement se conformer aux règles juridiques et fiscales en constante évolution. Après avoir un peu hésité et beaucoup discuté, l’assemblée n’est finalement pas allée jusqu’à s’organiser en Fédération comme le souhaitaient un certain nombre de participants. Mais désormais, les douze Fraternités sont membres de l’union en tant que telles, au même titre que les membres individuels, engagés au niveau local ou national.

Cette transformation n’est pas le fruit du hasard. Elle est l’aboutissement d’un long travail de réflexion mené en tous lieux depuis deux ans : interrogation sur l’organisation et le fonctionnement du réseau national, voire sur sa raison d’être, et aussi sur la vocation et les orientations susceptibles de guider l’ensemble dans les années à venir. C’est ainsi qu’un texte d’orientation a été adopté au début de l’Assemblée générale : il réaffirme, entre autres, la volonté commune de vivre l’articulation entre les dimensions sociale, politique et spirituelle qui est une spécificité de la MPEF au sein du protestantisme français et de la société.

D’importants chantiers à venir

L’Assemblée générale terminée, statuts et règlement intérieur adoptés, il reste de gros chantiers à poursuivre. De tout le travail préparatoire sont ressortis une forte aspiration à une meilleure collaboration et une plus grande solidarité entre les associations locales, ainsi qu’une attente pour que le comité national participe à créer davantage de liens et de coordination entre les Fraternités. Et le champs des coopérations possibles est vaste : difficultés financières grandissantes, problèmes immobiliers, contraintes administratives, besoins de formation… bien des soucis sont communs à toutes les Fraternités. Pour commencer à répondre collectivement, le comité national veut améliorer la communication externe et développer la recherche de financements, en créant un poste à mi-temps. Un autre est chargé de la communication interne, de proposer des outils d’animation et d’organiser des événements collectifs – colloques, congrès, formations… Enfin, un indispensable audit immobilier va être conduit dans tous les locaux, afin d’améliorer la gestion du patrimoine, l’entretenir et le conserver pour que les activités se développent dans les meilleures conditions.

« L’Assemblée générale de 2018 n’est pas un aboutissement, mais seulement une étape. « 

La MPEF se réjouit d’accueillir dans son réseau la Maison Ouverte qui, à Montreuil, depuis plus de 40 ans, est un lieu de réflexion et de rencontre avec une dimension spirituelle. C’est une maison accueillante et fraternelle qui défend des causes humanitaires et favorise la mixité intergénérationnelle, interculturelle, interreligieuse, internationale… Par contre, à Gennevilliers il n’y a pas de nouvelle Fraternité. Les habitants mobilisés continuent sous d’autres formes. Mais ce relatif échec est source d’enseignements précieux pour l’avenir.

Au cours des mois et des années à venir, la Mission populaire évangélique de France aura à tester les nouvelles règles de fonctionnement de l’ensemble du réseau national et probablement à les améliorer encore… tant il est vrai que la MPEF, comme l’Église, est Semper reformanda, toujours à réformer !

Les cinq lieux de présence de la Mission populaire en région parisienne : Paris XIe , Paris XVe , Paris XIXe , Trappes, Montreuil.