C’est l’assurance chantée par tout un peuple au psaume 46 qui a servi d’inspiration à Martin Luther pour son célèbre choral. L’intention du réformateur est claire. La communauté des croyants a besoin d’être rassurée : avec l’aide de Dieu, nul doute que le Bien triomphera du Mal.
Les mots « rempart » et « invincible armure » (str. 1) ancrent en Dieu une défense sans faille et une délivrance certaine, quelles que soient la nature et la violence des assauts que pourraient subir les croyants. Face à la menace, la communauté reconnaît sa faiblesse (str. 2) et confesse l’identité de son défenseur : « C’est Toi, divin Sauveur » (« Jésus-Christ » dans la version originale). Les paroles du choral relient ainsi la puissance du Dieu de l’univers du psaume 46 et l’action libératrice du Christ.
Les forces du mal liguées contre l’Église (str. 3) seraient-elles une allusion aux visions qui tourmentaient parfois Luther ? Le choral termine par une certitude : un mot du Dieu fort assurera la victoire. Sa grâce est la plus forte, son Royaume est pour les siens. […]