Ésaïe le disait en son temps, « c’est dans le calme et la confiance que sera votre force ». Il faudrait ajouter dans le silence. Pour aider les pasteurs et leurs fa mi l les lors de soucis médicaux financièrement délicats, point n’est besoin de tambour ou trompette.
Servir en silence
Les bénévoles de l’association œuvrent donc en silence, leur charte a même été renforcée cette année en ce sens. Isabelle Horstmann a pourtant la joie de vivre et le verbe haut, comme Catherine Guerlain qu’elle a remplacée en octobre dernier. Mais lorsqu’on aborde le sujet de l’Entraide, elle se fait grave. « Les situations personnelles sont évoquées sur demande d’un président de région ou de la Fondation pour les ministres. Dans cette période troublée, elles sont souvent très difficiles ».
Soutenir ceux qui aident et nourrissent
Il est vrai que comme beaucoup de Français, que l’on soit en activité ou retraité, certains retardent les soins médicaux nécessaires. Car les prises en charge de mutuelles sont partielles et que les aides habituelles ne suffisent pas ou plus quand on a du mal à faire vivre les siens. On ne saura bien sûr pas le nombre des familles aidées, mais le budget de soutien parle de lui-même : plus de 120 000 € en 2019, pour des aides essentiellement dentaires, d’optique ou auditives. « On est parfois obligés à des trésors de délicatesse pour aborder une famille qui n’ose pas ; pourtant, c’est bien le minimum qu’on puisse faire… certaines ne savent parfois même pas que nous existons car pour elles, c’est la première fois qu’il y a urgence. » Ce soutien financier porte en lui la fidélité et la reconnaissance de générations de protestants, nourris de la Parole.
Faire confiance et s’ouvrir
C’est justement au moment où elle prévoyait d’en avoir le plus besoin que l’évolution de la pandémie prive l’association d’une part importante de ses finances, avec l’annulation de la vente annuelle. Depuis 1927, les stands sont l’occasion de se faire connaître, mais aussi d’échanges et de rencontres plus personnelles. Cela génère ensuite les dons indispensables à l’Entraide. Car ici pas de subvention, très peu de frais, juste les aides apportées. La vieille dame est économe. Elle tend aujourd’hui la main vers les membres de l’Église, pour pouvoir assurer cette fidélité presque centenaire qui la tient debout. Sa présidente est confiante, même si elle avoue entre les mots « qu’il faudra peut-être trouver des moyens supplémentaires ou différents pour se faire mieux connaître aussi des paroisses et des paroissiens, car la vente était vraiment une grosse bouffée d’oxygène chaque année ». Le calme et la confiance chers au prophète Ésaïe seront encore nécessaires cette année.