EPU de Béthanie
Lina Maillard

Nous entrons dans la 4e semaine de confinement qui est aussi celle de la semaine sainte. Que cela signifie-t-il pour notre Église de Béthanie où nous avons l’habitude de nous retrouver rassemblés, le dimanche pour le culte, un samedi par mois pour Théo-café, un jeudi soir par mois pour une étude biblique ?
Toute cette vie bien sûr s’est arrêtée. Pour autant, le lien qui nous unit tous et qui fait de nous « une Église » n’est pas rompu avec cette période de replis dans nos foyers. Chaque jour, depuis le début de la crise, notre pasteure nous adresse une méditation à partir d’un verset biblique.

Cette méditation est assortie d’une petite prière que chaque paroissien reçoit sur sa messagerie électronique. Un binôme s’est formé entre la secrétaire du Conseil presbytéral et notre pasteure. La communication circule de façon fluide pour être fidèle à ce rendez-vous journalier. Ces méditations trouvent un écho très favorable auprès des paroissiens : « Quel beau message ce matin ! je l’ai
beaucoup aimé et je le vis chaque jour comme un cadeau. » « Tu trouves toujours des textes adéquats à la situation présente ! »

« Je vous remercie pour ces paroles quotidiennes qui permettent de confirmer que l’Église du Christ n’est pas un bâtiment, mais la réunion des croyants. » « Cette méditation quotidienne apporte réconfort et chaleur. » « Un grand merci pour ces méditations et prières que tu me permets de partager avec nos paroissiens. Cette période fait éclore des solidarités et du partage si précieux. On se tourne vers l’essentiel. » « Merci beaucoup pour ces pains spirituels. » Le lien ne s’arrête pas là, il y a aussi tous les échanges téléphoniques entre et avec les paroissiens, l’aide apportée pour faire les courses des personnes fragiles. Le groupe de jeunes actifs s’est également mis à disposition en cas de besoin… des missives hebdomadaires sont envoyées pour donner à tous des nouvelles de la paroisse.

Mais, l’apothéose de cette communication, ce sont ces cultes qu’Esther a enregistrés sur YouTube avec l’aide de son mari. De la même manière, ils ont été diffusés à tous les paroissiens. Ce fut une belle surprise à laquelle nous ne nous attendions pas, un cadeau magnifique fait à tous. Comme a dit l’un de nos fidèles paroissiens, « nous nous serions crus à Béthanie ». Ils reçoivent un écho également très favorable de la part des paroissiens : « J’ai été très heureuse d’écouter le message des Rameaux ce matin. Cet accompagnement à distance est quelque chose que nous n’aurions jamais imaginé avant, mais chacun l’apprécie. » « Merci beaucoup pour ce magnifique culte des Rameaux d’une très grande intensité. Tu nous as rappelé que Dieu est avec nous dans cette épreuve et que grâce à lui nous pouvons aujourd’hui être au service les uns des autres. »

Des moments de grâce diffusés par voie électronique, la parole de Dieu étant émaillée par la musique de Bach ou de Haendel et de quelques images de notre temple qui défilent très lentement. Nous y sommes en esprit. Béthanie continue ainsi de vivre au jour le jour durant cette période difficile, sous le regard bienveillant de notre Seigneur et accompagné chaque jour par sa parole.

Église de Lagny, Chelles, Marne-la-Vallée.
Catherine Robert

« Car là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux. » Mat 18.20. Dimanche 22 mars 2020, premier dimanche de « confinement » : toutes les églises sont fermées et resteront fermées. Pas de culte ensemble, mais un courriel convie les paroissiens à cliquer sur un lien pour « écouter » un culte et ainsi « réinventer notre communauté ». C’est un groupe en accord avec le CP qui propose ce culte. C’est un début un peu balbutiant, des enfants lisent, cantiques, lecture d’une prédication, mais c’est un bon moment de recueillement offert.

Rien à voir avec le culte suivant, du 29 mars. Cette fois-ci le lien nous donne toujours rendez-vous sur la chaîne YouTube de la paroisse, où sont présents 10 paroissiens, chacun chez lui, une majorité de jeunes, quelques enfants en arrière-plan. Tout a été très travaillé, les lectures à deux voix, le déroulé des cantiques, une prédication d’un prédicateur qui connaît bien la paroisse.

C’est un culte dynamique, vivant et très réussi auquel assistent 39 personnes. Chacun chez soi, mais tous ensembles ! Cependant, préparer un culte, c’est du travail : télétravail, télé-école, courses, repas, par ces temps de confinement, il faut assurer sur tous les fronts ! Ce dimanche 5 avril, le culte des Rameaux a lieu sur Présence Protestante. Depuis le début du confinement, chaque dimanche il y a eu un culte dans notre paroisse. Merci à Philippe et Blandine, Sandra, Bernard, Toku, Hery, Juliette et Agnès, Mandresy et Denis… et à tous ceux qui étaient dans l’ombre…

Paroisses de Neuilly-sur-Seine et Levallois-Clichy
Denise Cousty

Dans ce secteur de l’ouest parisien, comme dans toutes les paroisses, le besoin du culte dominical est essentiel, moment de ressourcement et de lien communautaire. À Neuilly, un culte « à distance » a été mis en place, assuré par le pasteur le dimanche matin et divers moyens de le suivre ont été proposés à tous : par téléphone, sur ordinateur, tablette ou smartphone à l’aide de l’application Zoom, ou encore sous forme de vidéo en live via Facebook. Une bien étrange impression, celle de voir et d’entendre son pasteur, en robe pastorale, tout seul dans le temple, il faut arriver à se concentrer !

À Levallois, le Conseil presbytéral a également envoyé les instructions pour pouvoir suivre en direct un culte, via YouTube. Encore une fois, magie des nouvelles technologies, le pasteur apparaît à l’écran, chez lui, dans son bureau, en robe pastorale et nous invite à la prière puis assure le culte, méditation qui pousse à réfléchir au texte, et à son implication dans nos vies ; puis il donne des nouvelles de quelques paroissiens en situation difficile et propose de prier pour eux.

Dans les deux paroisses, le lien communautaire est maintenu, via le pasteur, qui connaît bien ses paroissiens. À Neuilly, l’association d’entraide a établi une liste de tous les « séniors vivant seuls ». Un membre, en l’occurrence le plus jeune du Conseil, les appelle afin de proposer, le cas échéant de l’aide pour une course, une démarche, etc. À Levallois également, afin de pallier au manque de contacts directs, une chaîne téléphonique a été mise en place pour remplacer la « distanciation sociale » par la sociabilité sonore !
Enfin, l’association Bible à Neuilly, qui assure un lien avec les différentes communautés de la ville, a proposé son aide au personnel soignant des deux EHPAD de la ville et, sur le conseil de la mairie, fait envoyer quelques douceurs, viennoiseries et chocolats pour Pâques dans ces deux établissements, très touchés par l’épidémie.

Au-delà d’internet

Frédéric Genty

Si les liens par internet se sont développés pendant ce confinement, d’autres moyens ont retrouvé une seconde jeunesse. Car la fracture numérique est bien là. Il y a ceux qui ont internet et savent s’en servir et les autres. Heureusement les liens ne sont pas coupés : dès le début, des chaînes téléphoniques se sont mises en place. Mais il faut durer et les journées sont longues. Dans ces chaînes,  plusieurs collègues rappellent l’existence de la radio Fréquence protestante. Elle continue d’émettre fidèlement sur le 100.7 FM en région parisienne. Pour les paroisses plus éloignées de la capitale, c’est RCF, radio œcuménique, qui prend le relais. N’oublions pas de signaler la presse papier : là où le courrier est distribué, les abonnés à Paroles Protestantes ou Réforme ont
pu recevoir leur journal.