Septembre est le mois de la rentrée au catéchisme : avis de tempête !
C’était mieux avant : voilà un détestable axiome, faux le plus souvent, qui décourage ou bloque les évolutions nécessaires de la société. Pourtant, concernant le catéchisme dans nos Églises, force est de constater qu’il y a aujourd’hui plus que du flottement. La réalité est que chacun tâtonne dans son coin. Mais qu’est-ce qui est plus important que former nos futurs paroissiens, ceux qui feront l’Église de demain ?
Si l’éducation et le catéchisme doivent être de même qualité pour tous, nos enfants ne bénéficient certainement pas des mêmes chances selon les Églises locales auxquelles ils appartiennent. C’est un problème général de moyens, de formation des catéchètes et de choix des programmes. Dans bien des paroisses, c’est le pasteur qui doit tout assumer, des petits de 7 ans aux catéchumènes de dernière année. Partout, c’est le règne de la débrouille avec les moyens du bord. Nous connaissons tous des personnes animées de (très) bonne volonté et qui font des miracles avec leurs talents personnels pour l’encadrement, le théâtre ou les déguisements (pour la crèche vivante de Noël, par exemple).
Mais ne pourrait-on pas les aider en leur proposant du matériel et un programme ? Ce n’était pas si bête, après tout, de raconter des histoires de la Bible pendant les années de primaire, reprendre l’Ancien Testament en 6e, le Nouveau en 5e puis histoire du protestantisme et débats théologiques avec le pasteur jusqu’à la confirmation. Cela n’empêchait pas questionnements, ouverture et débats à tous les âges : je le sais, je l’ai vécu.
Ne pourrait-on pas aider les catéchètes en leur proposant du matériel et un programme ?
Une grosse attente sur le terrain est sensible presque partout. Peut-être faut-il reprendre les choses de zéro, peut-être faut-il proposer des documents assez variés selon les sensibilités de chacun… Car pour ne rien arranger, selon les Églises locales, certains « feront » leur année sur les vertus évangéliques (accueillir les migrants, économiser l’eau du robinet pour sauver la planète), pendant que d’autres auront des cours magistraux, réciteront le nom des galériens de la foi inscrits au musée du Désert en chantant uniquement le psautier de la Réforme. C’est exagéré ? Oui, mais il y a urgence à mettre un coup de projecteur sur le catéchisme avec des moyens humains et financiers. Il faudrait aussi que les Églises locales rallongent un peu leur ligne « crayons de couleur » au moment de l’élaboration du budget annuel de l’école biblique. Elles ont déjà du mal à atteindre la cible ? Ce sera pire quand il n’y aura plus de paroissiens !
Les événements bibliques et ceux de la grande histoire
Quelques exemples : ce serait bien d’avoir des cartes à mettre au mur, avec le bassin méditerranéen sous l’Antiquité et de nos jours, pour montrer où se situent les pays de la Bible, ce qu’il s’y passe aujourd’hui. Une chronologie, également à mettre au mur, où l’on verrait en parallèle les événements bibliques et ceux de la grande histoire. Ce serait très utile pour faire comprendre et placer dans le contexte historique. En ce qui concerne la Réforme, des tableaux expliquant comment elle est arrivée, grâce à qui, quels sont ses principes… bref des bases sur lesquels s’appuyer quand on s’adresse aux enfants et aux adolescents. La foi seule, d’accord, mais pour l’Écriture, il faut un peu d’aide afin d’enseigner des notions que nos enfants ne pourront recevoir nulle part ailleurs. L’époque où le père de famille lisait la Bible avant de se coucher entouré de toute sa famille appartient désormais aux livres d’histoire… P.S. Je ne parle pas de la disponibilité de ces chers petits, pour qui dégager une heure de catéchisme dans la semaine s’apparente parfois à un vrai travail d’Hercule. C’est un autre sujet, pour une autre polémique !
Le texte est publié sous la responsabilité de son auteur.