À l’occasion de la vente de la paroisse de Neuilly, Corinne Mallet en partage quelques enjeux. Les habitués connaissent les grands rendez-vous de l’hiver, durant lesquels se vendent vêtements à bas prix et objets qui serviront ensuite à garnir une partie des paquets au pied du sapin de Noël. Certains lieux proposent aussi des ventes de printemps, orientées surtout sur les vêtements et le soutien aux actions de l’Entraide paroissiale.
Relier la paroisse à l’Entraide
L’organisation de ces événements nécessite de prévoir les choses plusieurs mois auparavant. Mai est une bonne période pour commencer à préparer les ventes de novembre ou décembre, pour peu que confitures et articles réalisés manuellement soient à l’ordre du jour. Car l’été s’annonce et sera souvent la seule période de fabrication.
À Neuilly, la vente est centrée sur le mois de mai et se prépare à l’inverse dès septembre, pour collecter les vêtements et constituer les stocks. Ce choix historique correspond à une volonté de donner un sens à l’événement, afin qu’il puisse rassembler les personnes de l’Entraide et de la paroisse avant l’été. Dans beaucoup de communautés, la question se pose des liens de l’Église avec l’action concrète. La dimension missionnaire a souvent été déléguée au Défap, l’action sociale aux associations caritatives, l’Entraide de proximité étant quant à elle majoritairement contenue dans des associations d’entraide de loi 1901 que l’Église ne peut légalement financer directement.
Un témoignage pertinent
Avec le temps, le risque que ces Entraide s’éloignent progressivement des paroisses pour mettre en œuvre leurs propres projets en lien par exemple avec les mairies est important. Un double besoin a donc été constaté : la nécessité pour l’action diaconale de trouver de l’argent pour une action locale et l’obligation pour l’Église de ne pas se couper de la dimension solidaire de la foi.
La vente est alors une occasion de rassembler les personnes et de ressouder les liens autour d’un projet concret. Bien sûr la vente se composera classiquement de vêtements, de bijoux, de vins et d’articles d’épicerie par exemple, dont les bénéfices iront à l’Entraide. Mais pour Corinne, « une vente paroissiale est aussi l’occasion de créer des animations. Celles pour les enfants permettent aux familles de s’intégrer à la communauté, celles destinées au plus anciens offrent aussi la possibilité de contacts intergénérationnels « . Se rencontrer est une excellente manière d’offrir aux plus jeunes la possibilité de percevoir la pertinence de la foi au-delà de l’âge.
Faire partie de la ville
Cela demandera souvent des mois à chaque responsable de comptoir pour penser la dimension d’accueil de la présentation, les participations éventuelles aux animations, les contacts personnels à initier pour garnir les tables. Outre la dimension interne de relations entre membres d’une paroisse, la vente permet également un accès vers l’extérieur. Pour le voisinage, elle est d’évidence une occasion d’entrer dans un lieu que l’on pense habituellement réservé aux pratiquants. Par la rencontre proposée, s’offre aussi une possibilité d’accueil et de convivialité sans arrière-pensées de récupération, car l’Église est pleinement partie prenante de la vie citoyenne. À Neuilly, la signalisation de l’événement est effectuée à l’aide de banderoles, dans un quartier fréquenté et juste en face du grand lycée de la ville. Le bulletin municipal relaie même l’information, cela se comprend aisément au regard de l’engagement social de l’Entraide paroissiale bénéficiaire de ces journées.
Entretien avec Corinne Mallet