Des jeunes attirés par des prêches s’apparentant à des concerts de rock et dispensés par des pasteurs en jeans voire blouson en cuir. Née en 1983 et désormais présente dans une vingtaine de pays, la megachurch Hillsong adapte ainsi son offre à ces néo-urbains en quête de repères sociaux et spirituels. Mais elle leur révèle rapidement sa vision ultra conservatrice de la société.
Une doctrine simplifiée
“L’Église Hillsong émane des Australian Christian Churches et reste attachée à ce réseau de manière relationnelle, explique André Gagné, professeur d’études théologiques et spécialiste des évangéliques. Aujourd’hui, l’énoncé de sa doctrine est toutefois devenu très généraliste. Cette megachurch considère par exemple que la glossolalie (le parler en langues, NDLR) s’apparente à un don parmi d’autres dons de l’Esprit et évoque le retour du Christ de manière un peu vague. Tandis que les Australian Christian Churches mettent beaucoup l’accent sur le baptême dans le Saint-Esprit, avec comme signe initial la glossolalie, et adhèrent à une eschatologie pré-millénariste. Hillsong s’inscrit donc désormais dans une tendance néo-charismatique tout en gardant une origine pentecôtiste classique”, détaille-t-il.
Cet allègement du contenu théologique correspondant à la cible visée. “Une niche de jeunes gens dans leur vingtaine ou leur trentaine qui viennent souvent d’arriver dans les villes cosmopolites dans lesquelles ces églises se trouvent. Ils sont très mobiles et créatifs, ont parfois fondé leur propre entreprise, sont actifs sur les réseaux sociaux et éprouvent le désir de s’autopromouvoir en vue de réussir leur carrière”, décrit André Gagné. La plupart de ces nouvelles recrues ont appartenu à d’autres dénominations chrétiennes par le passé ou se disaient […]