Longtemps, cet événement s’appelait la Journée Mondiale de Prière des femmes (JMP). En France, si les femmes ont disparu de l’intitulé, c’est bien pour insister sur le fait qu’il ne s’agit pas que d’une affaire de femmes. «L’initiative est œcuménique et toujours féminine, les bénévoles des groupes de travail, les membres du comité exécutif ne sont que des femmes », mais tous sont les bienvenus pour célébrer ensemble la journée de prière précise Laurence Gangloff, pasteure et présidente internationale de la JMP.

Chaque année, une quarantaine de femmes d’un pays choisi propose une célébration, avec textes, chants, animations pour les enfants, étude biblique, présentation du pays et des projets solidaires à soutenir sur place. L’assemblée mondiale se réunit tous les cinq ans avec les déléguées des sept régions du monde. Au cours de cette rencontre, il est décidé des thèmes et des pays pour les années qui suivent. En 2021, ce sont les femmes du Vanuatu qui seront à l’honneur.

La communion dans la célébration

La JMP dit quelque chose de l’Église universelle. Sa présidente observe que, lorsque deux femmes ayant pris part aux préparatifs se rencontrent, elles se racontent leur célébration, et peu importe où elles l’ont vécue, les mots et les partages sont les mêmes. Avec la Semaine pour l’unité des chrétiens, la JMP est l’autre événement œcuménique de l’année. Pour Laurence Gangloff, « les femmes rappellent à nos Églises que travailler en commun, c’est toujours possible ». Elle donne comme exemple le groupe de femmes nigérianes choisies pour la JMP de 2026 qui travaillent malgré la situation de leur pays. «On sent cet élan de prière dans les différents pays, malgré les guerres, la misère, les catastrophes. »

Des projets à soutenir

Le mouvement de la JMP associe l’action à la prière et invite les participants à soutenir financièrement différents projets. Le comité JMP-France propose huit projets cette année : ils vont du financement du service « Justice de genre » de l’Église luthérienne du Zimbabwe qui consiste en un accueil sécurisé pour les victimes de violences sexuelles et sexistes, au soutien au mouvement féminin de l’Armée du Salut qui demande une aide d’urgence après le cyclone Idaï dans l’est du pays.Le mouvement de la JMP souhaite sensibiliser les participant.e.s à la situation particulière d’un pays. « Je suis reconnaissante que le monde s’intéresse au Zimbabwe, explique Laurence Gangloff, à présent, ce petit pays devient le sujet de nos prières alors qu’il ne fait que des entrefilets dans la presse. Le coup d’État de 2017 contre le président Robert Mugabe, la violation des droits humains, les tensions sociales réprimées dans la violence, la famine et les maladies, plongent le pays dans la détresse. Les femmes que j’ai rencontrées n’attendent plus rien et ne trouvent que des solutions de survie, mais elles se présentent comme des combattantes.

Peut-être notre prière du premier vendredi du mois de mars va-t-elle changer les choses pour certaines et certains ? »