Pour ce pasteur de 67 ans, on ne peut séparer la préservation de l’environnement du message religieux.
Moi j’ai la patate, je m’éclate ! » À l’entendre raconter son parcours et son intérêt pour la planète, c’est le moins que l’on puisse dire. Les actions qu’il engage, les situations qu’il vit, Michel Roth le fait à fond. Son engagement en faveur de la biodiversité en est le parfait exemple. L’homme d’Église considère qu’on ne peut traiter l’urgence climatique comme un sujet « à part » de l’Évangile. Il lie ses idées à la parole, la parole à l’action. Et chaque samedi matin, lors du catéchisme, il initie des ados de 11 à 14 ans à la biodiversité. Quatre paroisses au total sont concernées : Langensoultzbach, Nehwiller, Froeschwiller et Mattstall. « Cette année par exemple, on va s’intéresser à l’eau. Celle du village est très bonne, il y a des fontaines et nous allons mettre en valeur les sources », prévoit Michel Roth. « Je vois aussi le nombre d’arbres qui meurt chaque année… On va organiser des sorties sur ces thématiques-là également », ajoute-t-il. Lier le discours aux actes, une fois encore : « Pour chaque confirmation, je propose aux jeunes de planter un arbre. La mairie me suit et a mis à disposition un terrain municipal. C’est du concret ! », explique le pasteur.
Bon. À 67 ans, il ne se fait pas d’illusions : il est conscient que les jeunes qu’il rencontre sont parfois plus intéressés par leurs écrans ou leurs propres situations personnelles. Quand bien même la Suédoise de 18 ans Greta Thunberg a occupé la scène médiatique et alerté sur l’urgence climatique. « On a parlé de cette jeune fille, mais c’est un peu lointain pour eux. Les rencontres, le lien direct sont encore ce qui fonctionne le mieux », affirme Michel Roth. Il souhaiterait faire venir un membre du Parc des Vosges du nord pour parler des étangs de la région aux jeunes.
Un message de vie
Enfant, le pasteur a passé du temps en forêt, du côté de Sainte-Marie-aux-Mines. « On faisait les 400 coups avec mes copains et mes frangins. Mes grands-parents étaient agriculteurs. Mon attachement à la terre doit certainement venir de là », tente-t-il. Michel Roth regrette que l’écologie soit un peu « une mode ». « Pour moi, il y a lien direct entre les messages religieux et l’intérêt pour la biodiversité. On ne peut séparer les deux. C’est un message de vie pour nos enfants. »