Cette non-traitance, qui consiste à ne pas prendre soin, à ne pas répondre, à ne pas regarder et à ne pas écouter, à passer à côté trouve souvent racine dans une culture ecclésiale où l’humain est relégué au second plan. L’attention est prioritairement portée sur la théologie, la liturgie, la fidélité à la Parole, parfois au détriment de la relation à l’autre.
« Ce n’est pas si grave, il faut pardonner »
« Dans un conflit, les deux parties sont en tort, donc parfois le plus intelligent doit céder pour ne pas envenimer les choses »
Ces phrases, souvent entendues, traduisent un refus d’interroger les pratiques, un déni des souffrances vécues, et parfois, une indifférence institutionnalisée.
Un terreau pour la toute-puissance
Lorsque les relations humaines ne sont pas pensées, lorsqu’il n’y a ni formation, ni cadre, ni instance pour réguler les dysfonctionnements, alors la domination s’installe là où le lien fait défaut. C’est ainsi que certaines figures de toute-puissance peuvent prospérer, imposant leur autorité sans partage, muselant les contestations, disqualifiant les alertes.
Dans ces contextes, la souffrance de la personne blessée est niée, étouffée, voire retournée contre elle : on l’accuse d’exagérer, de troubler la paix, de manquer de foi.
La non-traitance, maladie du lien
La non-traitance relationnelle est une rupture du lien d’humanité. Elle s’exprime dans l’indifférence, l’ignorance des besoins, le refus d’écoute, les réponses absentes, les regards méprisants ou […]