Le protestantisme est varié et difficile à résumer. Selon les Églises, la notion de synode varie. Certaines, comme l’Église protestante unie de France, tentent d’équilibrer le niveau local (la dimension presbytérale) et l’union nationale (la dimension synodale). D’autres privilégient la dimension locale, voire revendiquent une totale indépendance. Mais au-delà des questions d’organisation, c’est dans l’étymologie même du mot synode qu’il faut aller puiser le sens profond de cette démarche qui influence la culture protestante. Ce mot vient du grec sunodos, sun signifiant « avec » et odos le « chemin ». Il s’agit donc de « faire chemin ensemble ».
Cette vision est dynamique et résolument tournée vers l’avenir, car on ne sait pas à l’avance quelle sera l’issue de ce chemin. On se laisse le temps du débat, qui peut être lent et long, pour construire une réalité d’Église. Collectivement, nous devenons des chercheurs. Or, le principe de la recherche, c’est qu’on ne sait pas à l’avance ce que l’on va trouver. Au Moyen Âge, la science était la « servante de la théologie » (ancilla theologiae). Cela signifiait que l’Église disait en quelque sorte aux scientifiques de l’époque ce qu’ils devaient trouver. Mais l’émancipation de la science lui a donné cette liberté de chercher, engendrant de très grands progrès de la connaissance. Cela s’applique aussi à notre synodalité, qui est donc une recherche collective et libre.
Une invention permanente
Aujourd’hui, l’Église catholique vit, non sans tensions, cette […]