L’association s’adresse aux 2 400 pasteurs inscrits aux rôles des Églises et Œuvres membres de la Fédération protestante de France. Son président, le pasteur Christian Barbéry, en dresse les principales spécificités : « Son but est de permettre aux pasteurs d’avoir un lieu d’échange, hors cadre institutionnel , et de pouvoir réfléchir aux particularités de leur ministère. » Il s’agit d’une association professionnelle.
Elle ne défend pas les intérêts des pasteurs, mais leur propose un lieu de réflexion et de partage.

L’événement chaque année : la pastorale nationale

Tous les ans en mars elle organise une grande réunion, la pastorale nationale, centrée sur un sujet d’intérêt général pour les pasteurs, et elle invite des intervenants spécialisés sur le sujet. En 2017, le thème fut « Le pasteur et sa famille », il y a deux ans « Quelle autorité ? Quelle légitimité ? », l’an dernier « La solitude dans le ministère pastoral ». Nicolas Cochand, de l’Institut protestant de
théologie de Paris avait été invité à éclairer ce sujet. Cette année, pour marquer le caractère festif du centenaire, ce sera « La joie d’être pasteur » au programme le sociologue des protestantismes, Jean-Paul Willaime, qui a fait une thèse sur « le métier de pasteur », et Enrico Benedetto, professeur à la faculté vaudoise de Rome.

Une grande variété de participants, des tâches multiples
L’association regroupe des pasteurs de différentes Églises, de différentes régions, en place dans différents contextes, rural, urbain, banlieues, etc. Les attentes et les problématiques qui se posent à eux sont donc très variées. En guise de clin d’œil, l’exergue du programme de la réunion cette année met l’accent sur la « bipolarité » du métier, c’est-à-dire la mise en parallèle vie publique/vie privée.

Cent ans après la création de l’association, comment le ministère pastoral a-t-il évolué ? D’un rôle d’enseignant, il est passé à un rôle d’animateur. Le pasteur exerce un ministère en tension, entre efficacité et gratuité, vie publique et vie privée, attentes anciennes et attentes d’aujourd’hui, ministère personnel et ministère partagé, accompagnement des personnes (aumônier) et travail théologique, etc. Cette place tout à fait à part sera sans nul doute mise en lumière au cours de la pastorale de cette année. Comme le dit Christian Barbéry, « cent ans après, le pasteur est toujours là ».

L’association
Ses statuts, adoptés en 1920, indiquent qu’il s’agit d’un « syndicat professionnel » ; ils ont été modifiés en 1931, en 1948, 1961 et 1986. Ils stipulent que l’association « s’occupe de tout ce qui concerne les intérêts généraux et professionnels de ses membres ». Au cours de ces cent années, l’APF a reçu des dons et legs. Ainsi a-t-elle pu devenir propriétaire de la maison de retraite du Châtelet, à Meudon, dans le souci d’aider les pasteurs retraités. Fait moins connu, elle est également propriétaire du terrain de la communauté de Pomerol, ainsi que du temple de Marrakech.