À l’heure où le Rapport Sauvé met à mal l’Église catholique, cette dernière est questionnée sur ses structures d’autorité. Un certain nombre de risques sont pointés dans l’exercice de celle-ci : abus d’autorité, sacralisation du clergé, dénaturation du principe d’obéissance, etc. Pour contrer cet ensemble de risques, l’une des recommandations du rapport est d’augmenter la part prise par les laïcs et les femmes dans la gouvernance de l’Église. Autrement dit, sans renoncer pour autant à la dimension hiérarchique de l’Église, marque de l’ecclésiologie catholique, il exprime une poussée vers plus de synodalité. L’appel a été entendu et le chantier de réflexion ouvert lors de la dernière conférence des évêques.
Cette question de la tension entre l’autorité de quelques-uns et de tous demeure une question résolument actuelle en protestantisme. Elle a été au centre de la dernière pastorale nationale de la Fédération des Églises évangéliques baptistes, avec deux gros thèmes traités : « Quelle autorité pour le pasteur aujourd’hui ? », et « Quelle autorité pour la Fédération (l’échelon dénominationnel) en congrégationalisme aujourd’hui ? ». De son côté, l’Église protestante unie de France vient tout juste d’amorcer, le mois dernier, un cycle synodal triennal sur le sujet du ministère pastoral.
À l’échelle globale, la société française est également fortement traversée par ces questions. Une étude internationale récente en théorie des organisations a montré que la France était […]