À l’échelle de l’Uepal, Colmar est une particularité. Un consistoire, une paroisse et trois églises. Une paroisse et trois communautés pendant longtemps. « Colmar était une seule et même paroisse sur le papier. Il y a toujours eu un seul Conseil presbytéral à Colmar, mais dans les faits il y avait trois groupes locaux et les gens se connaissaient peu d’un lieu de culte à l’autre.», retrace Denis Weymann, président du consistoire. « Ils étaient très attachés à leur église et il était difficile de faire quelque chose en commun. Le seul moment où les paroissiens se rencontraient, c’était pour la vente des missions, une fois par an », abonde Catherine Fritsch, pasteure et présidente du Conseil presbytéral.

Il y a cinq ans, un renouvellement des équipes pastorales et quelques départs à la retraite ont été l’occasion de repenser ce fonctionnement. Les trois groupes ont fusionné en seul, un organe de réflexion au service de la paroisse toute entière : le conseil des 40. Chargés de plancher sur le projet paroissial en élaborant des projets, soumis ensuite au Conseil presbytéral pour validation, les membres de ce collectif sont élus tous les trois ans. « Dans les faits, le Conseil des 40 est ouvert à tous ceux qui veulent s’y impliquer. Mais l’élection permet une reconnaissance de la part de la paroisse, c’est un envoi en mission », explique Catherine Fritsch.

Passer à une dynamique de projets

Dès sa création, le Conseil des 40 a mis en place des groupes d’animation pour organiser la vie des différents secteurs, développer des projets, ou proposer des activités – comme de la chorale ou de la musique par exemple. Les membres du Conseil sont invités à s’y impliquer, à les faire grandir. Et les paroissiens investis dans ces groupes sont en retour bienvenus au Conseil. Une manière de redynamiser la vie de la paroisse. « On fait venir les gens sur la base d’une action, d’un projet, pas pour être assis sur une chaise. C’est ce qui fait la richesse et la diversité du conseil », explique Philippe Besançon, responsable du groupe des Éclaireuses et éclaireurs unionistes de France (EEUdF) à Colmar et membre du Conseil.

« Nous avons cherché à décloisonner, explique Denis Weymann. Nous sommes passés d’un système à trois secteurs avec ses personnalités, ses fonctionnements, à une paroisse qui a sa dynamique propre. » Un changement rendu possible grâce à de nouvelles identités pour chaque église. Les actions en lien avec la diaconie ont lieu à Saint-Jean, les expositions culturelles et animations en lien avec le tourisme, à Saint-Matthieu, dans le centre, et Saint-Marc, dotée d’un grand parc, accueille des activités jeunesse et des temps de réflexion autour de la Bible. Ce sont les événements et projets liés à chaque lieu qui attirent aujourd’hui les paroissiens dans telle ou telle église.

Le changement de paradigme aura pris du temps, mais cinq ans après la création du Conseil des 40, ses membres commencent à récolter les fruits du travail effectué. « On sent de plus en plus une volonté des gens de se mobiliser, de faire paroisse », sourit Denis Weymann, qui espère que cette nouvelle dynamique attirera aussi de nouveaux publics.