L’occasion de revenir sur ce qui fonde le Défap et sur son (ses) rôle(s) au profit des Églises au près comme au loin.
Parlons de liberté, parlons d’ouverture, parlons de rencontre… En ces temps de distanciation sociale et de pass sanitaire, voilà qui ne paraît guère d’actualité. Et pourtant, nous en avons besoin. Parce que les échanges font partie de ce qui nous définit en tant qu’êtres humains. Parce que la rencontre fait intimement partie de l’essence même de la vie, avec ses incertitudes et ses risques. Et le Dieu auquel nous croyons a manifesté depuis les premiers textes bibliques sa volonté d’échanger avec nous, jusqu’à venir à notre rencontre dans une chair semblable à la nôtre. Permettre les échanges entre Églises, par-delà les frontières géographiques et culturelles, c’est ce que fait le Défap depuis 50 ans ; un cinquantenaire célébré tout au long de cette année 2021. Et il ne s’agit pas de relations éthérées ou lointaines, mais vivantes et concrètes, entretenues à travers des projets, des réflexions communes, des aventures humaines partagées. Avec une conviction : celle que ces échanges sont le meilleur gage d’une bonne oxygénation de la vie de nos Églises, et un vaccin salutaire contre les tentations de repli. Parmi toutes les relations d’Églises que le Défap fait vivre, certaines l’ont précédé : au moment de sa création, il est lui-même devenu l’un des héritiers de 150 ans d’histoire missionnaire – l’histoire de la Société des missions évangéliques de Paris (SMEP).
Un aperçu de l’Église universelle
Mais si la SMEP avait, depuis 1822, implanté ou fait vivre des Églises dans des champs de mission allant du Lesotho à la Nouvelle-Calédonie, sa transformation, à partir de 1971, en deux entités distinctes : une Communauté d’Églises (la Cevaa) et un Département missionnaire des Églises de France (le Défap), a marqué un changement complet de paradigme. Il ne s’agissait plus d’aller en mission… mais d’être en mission ensemble, les Églises autrefois « mères » et « filles » étant désormais « sœurs », chacune étant responsable de son propre « programme missionnaire ». Et si, au sein de cet ensemble, le Défap a été chargé d’entretenir les relations entre Églises protestantes de France et Églises de la Cevaa, son rôle est aussi allé au-delà : en assurant la coordination de plateformes de la Fédération Protestante de France actives au Congo ou en Haïti, en assurant le suivi d’étudiants calédoniens dans le cadre d’un programme gouvernemental, en nouant des liens étroits dans le milieu des ONG de solidarité internationale, en tissant des liens avec des Églises implantées en France par certaines des anciennes Églises de la SMEP.. Et toutes ces activités passent, à des degrés divers, par des échanges et des rencontres. Qu’il s’agisse du soutien à des projets d’Églises partenaires, de l’envoi de volontaires internationaux, de bourses pour des étudiants en théologie, d’échanges de pasteurs ou d’enseignants, de formations mettant en lien plusieurs Églises… Voilà ce que les célébrations des 50 ans du Défap vous invitent à revivre ou à découvrir : cette aventure spirituelle et profondément incarnée, ces destins qui se sont croisés et enrichis, et donnent un aperçu de l’Église universelle. Depuis février, tout ceci a été décliné sur le site du Défap* à travers des témoignages (« 50 témoignages de Pâques à Pentecôte »), des rendez-vous autour des « verbes de la mission » combinant réflexions, lettres d’envoyés, propositions d’animation et de liturgie ; en septembre, du 10 au 19, le Défap ouvrira ses portes pour une dizaine de jours de rencontres et de conférences, avec des animations sur place dont une exposition sur l’histoire du Défap, un escape-game et une « minimaison Défap » pour les enfants. L’occasion, aussi, pour des anciens envoyés de se retrouver, ou pour ceux qui n’ont pas vécu « l’expérience Défap », d’aller à leur rencontre, lors d’une journée spéciale rencontre retrouvailles.