C’est depuis le mois de février que Châtillon-Coligny a commencé de commémorer la naissance de celui dont elle porte le nom depuis 1896. Auparavant, la ville s’appelait Châtillon-sur-Loing, mais a souhaité être éternellement associée à Gaspard de Coligny. Né le 16 février 1619 à Châtillon où il a passé son enfance, c’est aussi là que se trouve sa tombe. Il y est retourné souvent, notamment dans les années 1560 où il s’était mis en retrait des intrigues de la cour. Il en avait profité pour faire des travaux dans le château, mais aussi pour se consacrer à l’étude. C’est également à Châtillon qu’il s’est converti au protestantisme. Son souvenir reste donc attaché à la petite ville qui a souhaité en cette année de festivités autour de la Renaissance, mettre un éclairage particulier sur un de ses enfants les plus célèbres.

Au musée de la ville, une exposition se déroule jusqu’au 15 novembre, consacrée à Coligny « homme de guerre, homme de foi », avec de nombreuses peintures et sculptures. Le musée présente aussi des souvenirs de l’académie protestante qui fonctionna jusqu’en 1681 (un exploit !) et forma des pasteurs célèbres, comme les Jurieu et Lenfant. Le week-end des journées du patrimoine, le 14 septembre, sera organisée une visite nocturne de la ville à 20h30 et le lendemain dimanche 15, une conférence sur le château sera suivie d’une visite complète de l’édifice. Seule une partie des bâtiments subsiste (dont la tour médiévale) en raison d’un démembrement partiel lors de sa vente à la Révolution.

Du côté du temple

La journée de fête du consistoire, organisée le 29, sera une occasion de rassembler les protestants avec les autres citoyens. Les habitants sont fiers de Coligny, dont la devise était « pour la gloire de Dieu et le bien public », rare préoccupation pour un homme de la haute noblesse de l’époque. La mairie a même poussé pour que soit organisée une célébration commune entre protestants et catholiques le samedi 24 août, jour de la Saint-Barthélemy où l’assassinat de l’Amiral a été le point de départ des massacres. Dimanche 29, la journée commencera à 8h place de l’église de Montbouy par une marche de 10 km menée par le pasteur Michel Paret de Montargis. Tous se retrouveront ensuite à l’espace Colette, avec un culte à 11h conduit par les pasteurs Denis Heller et Amos Ngoua-Mouri, suivi d’un déjeuner. Le thème de la journée est Résister pour. Cela a également été celui du camp d’été des jeunes, qui doivent préparer des textes ou sketches à présenter ce jour-là. Après le déjeuner, les participants pourront visiter les stands de différentes associations comme l’Acat, la Cimade, l’Église verte… sans oublier bien sûr celui consacré à Coligny. Il est à noter que tout cela procède, chez les protestants de Châtillon, d’une filiation purement spirituelle, compte tenu de l’histoire très particulière de cette paroisse.

La région ayant été vidée de ses habitants lors la Première Guerre mondiale, ce sont des Hollandais qui sont venus remplacer les hommes tués à la guerre. C’est la raison pour laquelle autant de noms fleurant les Pays-Bas figurent sur les registres paroissiaux. Et comme le pasteur est d’origine africaine, c’est vraiment une histoire de foi et non pas des histoires familiales qui sont évoquées ici. L’année Coligny se terminera fin novembre, avec encore plusieurs manifestations organisées conjointement avec la mairie, le musée et l’Église locale. Une belle façon de se faire mieux connaître dans la ville… et dans la région.