Nos paroisses changent. Leurs visages, leurs accents, leurs habitudes de prière évoluent. Ce changement n’est pas seulement lié à l’évolution de la société ou à l’histoire interne de notre protestantisme. Il est aussi nourri par l’arrivée de personnes venues d’autres pays, d’autres Églises, d’autres manières de vivre la foi chrétienne. Parmi elles, on trouve : des catholiques à la recherche d’un espace plus ouvert ou plus participatif ; des évangéliques attachés à une lecture vivante de la Bible ; des pentecôtistes marqués par une prière fervente et une spiritualité plus expressive.

Ces personnes n’apportent pas seulement leur présence. Elles arrivent avec leur façon de croire, leur catégorie de théologie, leur rapport à l’Église, leur compréhension du rôle du pasteur ou de la liturgie. Ce qui se joue ici n’est donc pas simplement une diversité de parcours : c’est une évolution du visage de l’Église elle-même.

Une Église polyphonique

Dans plusieurs paroisses, la transmission familiale de la foi s’est affaiblie : les enfants ou les petits-enfants ne viennent plus. En parallèle, de nouveaux visages apparaissent : des fidèles venus d’Afrique, des Antilles, d’Asie, ou d’ailleurs ; des chrétiens aux pratiques différentes, parfois très dévoués dans la prière et la vie paroissiale ; des paroissiens attachés à la tradition de l’EPUdF, mais venus d’un autre contexte.
Ainsi, peu à peu, l’Église n’apparaît plus comme une réalité monocorde, mais comme une polyphonie où chaque voix compte, même si certaines peuvent parfois dérouter.

Des interculturalités multiples

Deux personnes originaires du même pays peuvent avoir des pratiques religieuses très différentes, selon leur parcours ecclésial. L’interculturalité ne se joue donc pas seulement dans les origines, mais aussi dans les habitudes de prière, les attentes envers le culte ou la manière d’écouter la prédication. Certains préfèrent une liturgie sobre, d’autres apprécient une atmosphère plus […]