Lorsqu’il s’exprime en public, Emmanuel Macron n’est jamais aussi à l’aise que dans le cadre d’un débat. Vendredi soir, il a donc en grande partie improvisé son intervention d’une quarantaine de minutes donnée à la Mairie de Paris, pour répondre aux questions que venaient tout juste de lui poser ses hôtes. Le chef de l’Etat s’exprimait au soir du premier jour du colloque « Protestantismes convictions et engagements » organisé par la Fédération protestante de France. Et qu’il s’agisse de questions liées à l’Europe, à la politique migratoire, au climat ou à la révision des lois de bioéthique, dans tous les grands enjeux politiques actuels, il a demandé aux protestants de faire entendre leur voix. Au nom même de la laïcité…
L’apport du protestantisme dans la société, a souligné le président, se mesure à travers de nombreux indicateurs comme la promotion de la conscience individuelle, l’essor de la démocratie participative, le libéralisme politique et économique ; mais il ne peut être séparé de la foi. « Comme président d’une République laïque, je serais tenté de saluer l’œuvre séculaire des protestants pour les libertés en France. Ce serait éluder quelque peu ce qui vous réunit ici : dans une réflexion commune menée dans le cadre de ces 500 ans de la Réforme et ce serait éluder votre foi. (…) Ma conviction profonde est que je ne rendrais nullement service à la laïcité si je m’adressais à vous comme à une association philosophique. Votre identité de protestants ne se construit pas dans la sécheresse d’une sociologie, mais dans un dialogue intense avec Dieu et c’est cela, ce que la république respecte. » […]