En 1506, le pape Jules II publie une indulgence pour la reconstruction de Saint-Pierre de Rome, renouvelée par Léon X en 1514. En 1517, Albert, archevêque de Mayence et de Brandebourg, fait publier une directive pour les personnes chargées localement des indulgences.
Les indulgences
Voici les aspects principaux que Luther et d’autres trouveront difficilement acceptables. Il s’agit de « quatre grâces principales » qui pouvaient être acquises via l’indulgence en question :
1. (…) la remise complète de tous les péchés et de toutes les peines pénitentielles qui auraient encore dû être purgées au purgatoire ;
2. (…) une lettre de confession qui conférait à celui qui en faisait l’acquisition le droit de choisir librement un confesseur et qui obligeait ce dernier, « une fois dans la vie et à l’heure de la mort », à absoudre tous les péchés graves, y compris les cas réservés au siège apostolique (…) ;
3. (…) on obtenait l’assurance que toutes les personnes qui verseraient une somme d’argent, ainsi que toutes les personnes de leur famille, auraient part à la totalité du trésor formé par les biens spirituels de l’église.
4. La quatrième grâce concernait la libération des âmes des morts qui se trouvaient déjà au purgatoire ; elle aussi déployait ses effets sans repentance ni confession auriculaire, simplement par le versement de l’argent dans la caisse.
L’affaire éclate en grande partie grâce à Johann Tetzel (1465-1519), dominicain et responsable de la prédication de l’indulgence dans l’archidiocèse de Magdebourg, juste à côté du territoire de Luther. En avril 1517, Tetzel se trouvait tout près de Wittenberg, ville où Luther, moine augustinien, était professeur de théologie. De nombreuses personnes lui rapportaient des échos troublants.
95 thèses
C’est en réaction que Luther rédige ses 95 thèses. Ces thèses, appel au débat universitaire et théologique, sont pensées dans les catégories de la théologie médiévale. Luther ne met pas encore en question l’existence du purgatoire. En voici quelques extraits. […]