Les chiffres de 2020 ne sont pas encore connus, mais l’OCDE signale en France près de 6 200 entreprises ou mouvements créés en 2019 pour l’environnement et le développement durable. Pour l’essentiel, ces initiatives émanent de talents de 18-25 ans. C’est dire l’écho que peut avoir le thème auprès des jeunes générations. La Terre en partage sera le fil conducteur d’un rassemblement de jeunes, organisé par et pour les adolescents l’été prochain, le Grand Kiff. Initiée en 2009 par les Églises réformées et luthériennes devenues entretemps EPUdF, la rencontre annuelle est une institution aujourd’hui incontournable.
Pour l’Église et ses partenaires, les enjeux de vitalité sont considérables. Il ne s’agit pas d’intégrer les jeunes dans des activités pensées et prévues par les anciens, mais de créer une pépinière de talents qui préfigure l’Église de demain. Ou plutôt de maintenant, tant les énergies déployées et les conséquences sont visibles jusque dans les communautés locales. Un système d’ambassadeurs a été mis en place au fil des années, permettant aux volontaires d’assumer une responsabilité locale, d’établir des réseaux, de réfléchir à des thèmes porteurs. Parler de camp d’été serait donc limiter la réalité ; pour chacun de ces responsables, l’apprentissage de l’organisation et de la prise de parole est une véritable formation pour futurs cadres de l’Église.
La Terre en partage sera sans doute l’occasion d’animations et de réflexions à l’appui du texte biblique des Béatitudes. Bien plus, le thème peut avoir une dimension intergénérationnelle forte. Car lorsque des jeunes forgent, l’espace de quelques semaines, une vision de ce que peut être leur avenir, quand des entreprises se créent par l’initiative de gamins de 20 ans, le message envoyé aux anciens peut devenir une demande : laissez-nous de la place. Laissez-nous monter en puissance auprès de vous, pour prendre le relais au chevet d’une terre abîmée. « Heureux les doux », dit l’Évangile, « ils auront la terre en partage ». Au-delà du camp d’été, le texte espère et attend sa vérité.