Le mot consistoire signifie à l’origine « se tenir ensemble ». C’est au XIXe siècle que les consistoires furent organisés en assemblées à vocation plus ou moins départementales. Aujourd’hui, le rôle du consistoire est de collaborer dans tous les domaines entre Églises locales et avec le Conseil régional. Sa position intermédiaire entre la paroisse et la Région lui permet de veiller au témoignage commun et à la solidarité des Églises de son territoire. L’Île-de-France compte actuellement 66 paroisses appartenant à l’ÉPUdF. Celles-ci sont regroupées en huit consistoires locaux selon leur situation géographique. Chaque consistoire se dote d ’un président, d’une organisation minimum et réunit les pasteurs et laïcs nommés par chaque Conseil presbytéral pour le représenter.

Réfléchir et agir en commun

Certains consistoires ont peu d’actions en commun, d’autres au contraire développent beaucoup d’activités. Le pasteur Denis Heller, président du consistoire Entre Seine et Oise, explique le fonctionnement général d’un consistoire : « C’est d’abord un lieu de solidarité entre Églises voisines, solidarité en particulier auprès des Églises dont le poste pastoral n’est pas pourvu, afin d’assurer de temps en temps les cultes ou les actes pastoraux (obsèques et mariages notamment) et de mettre en œuvre une solidarité pendant les périodes de congés pour assurer la présence d’un pasteur de référence. » Les pasteurs se réunissent régulièrement en « pastorales consistoriales » afin de partager les joies, les difficultés, les projets locaux. Par cette écoute mutuelle ils s’accompagnent les uns les autres, se prodiguent des conseils et des idées. Les assemblées consistoriales avec pasteurs et délégués consistoriaux de chaque Église locale se réunissent au moins une fois par an, chaque fois dans un lieu différent. Les nouvelles des uns des autres peuvent ainsi être partagées et cela permet d’échanger sur des projets locaux et de réfléchir au thème synodal ou à un thème transversal, par exemple la jeunesse, le chant, la musique ou des groupes bibliques.

On est plus forts à plusieurs

Le consistoire Paris sud est, lui, présidé par le pasteur Lendo Makunga, qui se félicite des nombreuses activités de son consistoire. « Tous les mois se tient une pastorale avec tous les pasteurs ainsi qu’avec celui de la paroisse luthérienne Saint-Jean et le pasteur de la mission populaire du Foyer de Grenelle. Les sujets sont variés : sujets bibliques, d’actualité, actes pastoraux, mariages ou actes “insolites” pouvant poser problème. » Cette année, l’assemblée de ce consistoire s’est tenue en mai à Montrouge autour du thème « La mission de l’Église ici et là-bas », l’intervenant étant le pasteur Basile Zouma, secrétaire général du Défap. Lendo Makunga continue : « Nous organisons tous les ans un week-end au printemps, en dehors de Paris avec les jeunes des huit paroisses avant leur confirmation et avec les post-caté. L’an dernier la réunion s’est tenue chez les diaconesses à Versailles ; une sœur leur a expliqué le sens de leur vocation, tous ont participé aux offices et ont prié ensemble. » D’autres activités sont également organisées, comme pour le Vendredi saint où tous viennent chez les luthériens à Saint-Jean ; un culte fin juin les réunit pour une fête consistoriale au Foyer de Grenelle ; tous les ans l’ensemble des conseillers presbytéraux du consistoire ont une réunion en commun, souvent autour du thème synodal ; des échanges de chaire se font entre tous les pasteurs. Les monitrices des écoles bibliques suivent elles aussi une formation commune. Finalement, ce qui anime chaque consistoire peut être résumé ainsi : faire ensemble ce qui ne pourrait pas l’être localement.