Le propos n’est pas ici de liberté vaccinale fantasmée ou non, ce serait inélégant, mais de la liberté du chrétien. Beaucoup de membres de l’Église ont pu bénéficier dans leur enfance d’une éducation religieuse, délivrée par des pasteurs et des paroissiens zélés. On y parlait entre autres de Réformation, dont la fête en octobre remet en mémoire les notions de grâce et de liberté chrétienne.
Liberté sous condition
Dans le contexte actuel d’appel à une liberté humaine qui serait une capacité à choisir sa vie avec la responsabilité qui en découle, la liberté chrétienne issue de la grâce fait tache. Si l’on parle de grâce première, cela sous-entend que la responsabilité liée aux actes humains devient relative, donc la liberté aussi. Si l’on mentionne une grâce seconde, cela induit qu’elle est soumise aux aléas de la demande humaine. Dans les deux cas, la liberté du chrétien semble minimisée. De plus pour certains, tout est donné par Dieu, la grâce mais aussi la foi pour s’en rendre compte. La liberté semble alors réduite à la possibilité de dire oui ou non, d’accepter ou de refuser d’en vivre.
Pourquoi être libre
Ce choix est déjà beaucoup et représente une liberté fondamentale. Mais pourquoi lier la foi ou la grâce à la notion de liberté ? Le chrétien aurait-il besoin de liberté ? Cette notion moderne et individuelle paraît bien seconde au regard de ce qui pourrait définir un chrétien, quels qu’en soient les termes : disciple du Christ, vivant de la foi… Lorsqu’une personne est saisie par la dimension spirituelle que constitue l’Évangile, elle se dit prise dans une expérience, happée par une espérance. De liberté, il n’en est point question. Au seuil de la Réformation, ce constat étonne. Mais force est de constater que pour celui que Dieu saisit, la liberté est une question bien minime au regard de l’expérience de foi. Comme si elle était reléguée au rang d’argutie pour personnes en recherche spirituelle.