Le magazine que vous avez entre les mains est une édition spéciale, à l’image de ce que nous venons de vivre. Le dossier du numéro de mai-juin du Nouveau Messager traitait de la présence des associations chrétiennes et des Églises auprès des personnes handicapées. Nous l’avions préparé avec l’équipe de Carrefours d’Alsace, le mensuel du diocèse de Strasbourg. La menace d’une pandémie par un coronavirus était bien réelle et l’ambiance très peu sereine, mais nous continuions à avancer, comme si rien ne devait venir bouleverser notre planning.

Comme tout le monde, au premier jour du confinement, nous avions du mal à croire à ce qui était en train d’arriver. Les activités non essentielles se sont arrêtées. Notre distributeur, puis notre imprimeur, ont dû suspendre leurs activités. Nous devions renoncer à publier le numéro 55. Il aurait dû paraître le 25 avril. Pendant des semaines, nous étions confrontés, comme beaucoup, à un trop plein d’incertitudes. L’une d’elles concernait l’évolution du Covid-19 dans notre région, la plus touchée en France. Mais une autre, qui touchait plus directement notre équipe, concernait l’état de santé de Bernard Guillot, directeur du Nouveau Messager, infecté par le virus et hospitalisé trois jours après le début du confinement. Plongé dans le coma, il n’en est sorti qu’aux alentours de Pâques. Il nous confiait alors, « je gère mon retour à la vie ». Aujourd’hui, Bernard aime à répéter, « je suis vivant » et « merci. »
Actuellement, nous sommes dans une nouvelle phase du déconfinement. Les activités professionnelles ont repris, les écoles, les cinémas, les musées, les commerces ont rouvert leurs portes. Beaucoup d’entre nous envisagent même de partir en vacances. Les cultes, même à distance les uns des autres, sont à nouveau célébrés dans les églises et les petits groupes paroissiaux se retrouvent. On peut enfin fixer des dates pour les confirmations, les baptêmes ou les mariages. Les associations et œuvres de jeunesse peuvent organiser leurs camps d’été…

Dans cette édition unique, nous avons injecté de l’inédit dans les rubriques habituelles pour tenter de dire quelque chose de cette crise. Les paroisses, consistoires et secteurs partenaires, qui habituellement disposent d’une édition locale, ont consenti à réduire à l’essentiel leurs informations ou messages. Vous pourrez les découvrir dans les dernières pages, en attendant le numéro de la rentrée. Nous avons souhaité placer ce numéro sous le signe de l’espérance qui nous donne de lutter contre le déterminisme et la résignation et qui nous insuffle courage et imagination.