Le matin, au lendemain du second déconfinement, six bénévoles sont déjà à pied d’œuvre dans l’église de Seebach. Pas de temps à perdre vu le retard déjà accumulé sur le chantier. Aujourd’hui, ils s’attèlent à déblayer le sol, pour faire de la place aux tuyaux de chauffage et aux installations électriques avant le coulage d’une chape de béton dans trois jours. À l’intérieur, un homme manie sa pelleteuse pour déverser la terre dans les brouettes. D’autres prennent le relais pour les vider dehors. Le travail est physique dans cette froide matinée de décembre. Parmi eux, des‑retraités mais aussi des actifs qui ont posé une journée de congé.
De riches savoir-faire
L’église, propriété de la paroisse et non de la Commune, n’était plus aux normes pour accueillir du public depuis cinq ans déjà. Quitte à la rénover, autant le faire bien : « Notre intention est de remettre l’intérieur de l’église en état sur son modèle d’origine de 1776 », explique Jean-Marc Staub, conseiller presbytéral de la paroisse de Seebach et chef du chantier. Pour soutenir cette vaste entreprise, le Conseil a déjà levé 126 000 euros de dons au sein de sa petite paroisse de 600 fidèles depuis 2015. Surtout les paroissiens et villageois se sont retroussé les manches. Depuis l’été dernier, une quarantaine de bénévoles se sont relayés sur dix journées de travaux pour préparer le terrain aux entreprises qui doivent encore intervenir. Parmi eux, de riches savoir-faire.
« En tant que directeur adjoint d’un établissement et service d’aide par le travail et d’une entreprise adaptée au Sonnenhof, j’ai des compétences en gestion de projet qui me permettent d’épauler l’architecte dans‑le pilotage du chantier, explique Jean-Marc Staub. Beaucoup d’autres bénévoles ont construit eux-mêmes leurs maisons. D’autres sont menuisiers. Ce chantier fédère des gens‑dont le travail manuel est la fibre et qui seraient moins à l’aise à rendre service en lisant un texte en public lors d’un culte par exemple. » Certains d’entre eux ne sont pas‑pratiquants, complète le chef de chantier. « L’église fait partie de l’âme du village. Pour les gens d’ici, elle signifie quelque chose, qu’ils en soient proches ou pas. » Le budget de la rénovation s’élève à 390 000 €. La mobilisation des bénévoles a permis à la paroisse d’économiser plus de 70 000 €. À lui seul, le déplacement centimètre par centimètre des pièces et du cadre de l’orgue, encadré par un facteur d’orgue, a permis d’éviter une dépense de 30 000 €.