Elle franchit la porte du temple d’Auteuil pendant l’été 1997 et y est très bien accueillie. Puis, elle entre au Conseil presbytéral, devient déléguée au Synode régional, puis plus récemment, présidente et déléguée au Synode national. Elle est aussi prédicatrice. Actuellement, la paroisse d’Auteuil entame sa seconde année de vacance pastorale : le pasteur Nicolas Cochand ayant été appelé à succéder à Raphaël Picon à l’IPT. La première année fut difficile, nous confie Isabelle, car elle n’avait pas été préparée, mais il y a une grande cohésion dans la paroisse qui va permettre de redynamiser l’Église : Isabelle est optimiste.

Des étoiles…

Née d’une famille protestante, elle passe son enfance à Paris, fréquente la paroisse de l’Oratoire et se partage, pendant les vacances, entre Toulon et Vallérargues, la maison familiale, dans les Cévennes. Elle intègre l’École centrale de Paris et devient ingénieur. Depuis trois décennies, elle travaille à l’Agence spatiale européenne et aujourd’hui s’attache à mieux faire connaître comment les projets spatiaux peuvent aider à résoudre les grands défis terrestres, ce qu’ils apportent au développement durable. Mariée, le couple a trois enfants, bien dans leur peau, ajoute-t-elle, que les deux parents ont accompagnés dans leurs études, Isabelle participant aussi à la vie des établissements scolaires. Tous les trois ont fait du scoutisme unioniste.

… à la mer

Isabelle avait 13 ans quand son arrière-grand-père, l’amiral Gensoul, protestant également, disparaît. Il a été son modèle d’engagement, dit-elle. Elle aurait aimé faire l’École navale de Brest, mais les portes de la prestigieuse école sont encore fermées aux jeunes filles quand Isabelle en avait l’âge. Qu’à cela ne tienne ! En 20072008, Isabelle a l’opportunité de devenir auditrice libre à l’IHEDN (l’Institut des Hautes-Études de défense nationale) et est agréée dans la Réserve citoyenne de la Marine en 2009. Elle est promue capitaine de frégate en 2016. Elle portera l’uniforme dans ses activités de réserve. Bénévole, elle a des activités d’expertise et coorganise des colloques qui concernent l’espace et la marine, l’espace et les armées.

Elle a rejoint l’Association des anciens marins et familles de victimes de Mers el-Kébir dont elle est la vice-présidente pour Paris. C’est en effet l’amiral Gensoul qui commandait la flotte à Mers el-Kébir le 3 juillet 1940. 1 297 morts du côté français : Mers el-Kébir marque la rupture totale entre l’Angleterre et Pétain. L’amiral Gensoul avait-il toutes les cartes en main ? Les historiens anglais et la Royal Navy ont reconnu que non, que cette opération a été montée pour permettre à Churchill de démontrer que la Grande-Bretagne ne reculerait devant rien pour résister à Hitler.

Toujours engagée

Isabelle Béchon dit que son engagement dans la marine lui tient vraiment à cœur. Son grand-père, gendre de l’amiral, était également officier de marine et a beaucoup défendu la mémoire de celui-ci. La boucle est bouclée ! ajoute-telle. Ce qui veut dire qu’elle remplit d’une certaine façon l’engagement qu’elle avait souhaité prendre quand elle était jeune, qu’elle a pu répondre à cet appel. Elle confie, que ce sont ces quatre piliers, la famille, l’Église, le travail et la marine qui lui permettent d’être au service, lui donnent sa stabilité et constituent chacun une partie de ses engagements qu’elle poursuit fidèlement depuis son enfance et tout au long de sa vie.

Presse régionale protestante

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