À l’origine, la  » Semaine du Marais chrétien  » fut créée par Hubert Vallet, le curé de la paroisse Sainte-Élisabeth et Pierre Roy, pasteur de l’Église réformée de Sainte-Marie, actuellement Église protestante unie du Marais.

Le Marais parisien, quartier historique, situé sur la rive droite de la Seine sur les 3e et 4e arrondissements, s’ordonne, de part et d’autre de la rue des Francs-Bourgeois. À l’origine, ce vaste marécage, devenu zone maraîchère au Moyen- Âge, connaît un « âge d’or » au XVIIe siècle quand Henri IV décide d’y faire construire une place dédiée à la « flânerie » : la place des Vosges, inaugurée en 1612. Le Marais se couvre alors d’hôtels particuliers somptueux qui abritent aujourd’hui principalement des musées. Le patrimoine artistique y est très important. Les églises sont très nombreuses et étaient souvent le siège de couvents ou d’abbayes aujourd’hui disparus. La cathédrale Notre-Dame fait partie de cet héritage.

Les deux temples, le Marais et les Billettes sont affectés au culte protestant depuis Napoléon. L’objectif initial de cette « Semaine du Marais chrétien » « est d’utiliser la richesse du patrimoine artistique et culturel des lieux de culte du Marais afin d’exprimer le lien existant entre beauté, humanité et spiritualité » dit Alice Quilès, paroissienne des EPU du Marais et des Billettes, qui appartient depuis de longues années au groupe de préparation œcuménique de cette SMX, composé d’une quinzaine de catholiques, orthodoxes et protestants dont elle est actuellement la seule représentante. Le groupe est placé sous la tutelle de l’association « Art, culture et foi » qui soutient toutes les activités culturelles et artistiques du diocèse de Paris. Les israélites, très nombreux dans le Marais sont associés « pour souligner les racines juives de la foi chrétienne » précise Alice.

Le programme

Durant la SMX, il y a une quarantaine de manifestations, réparties entre les églises, les temples, une synagogue et les mairies des 3e et 4e arrondissements. 50 % des activités sont à caractère religieux, l’autre moitié est profane. La participation va de 30 personnes pour les visites à 300 lors du concert de clôture. Ces manifestations sont très diverses. Le temple du Marais sera souvent ouvert au public l ’après-midi, pour des visites libres. Il s’y tiendra une conférence de Jean Foisselon, « 400 ans de la Visitation » à l’issue de laquelle les pasteurs Caroline Bretones et Thomas Keller prendront la parole. À l’Église Saint-Paul/Saint-Louis, la pasteure Béatrice Hollard-Beau présentera, peintures et méditation, sur l’« Annonciation à Marie, au-delà du visible ». Aux

Billettes, aura lieu aussi, sur une journée, un cycle de conférences animé par le professeur Bernard Cottret et la pasteure Hollard-Beau. La journée se terminera par un concert de violoncelle.
Par ailleurs, on peut noter, – à l’Église Sainte-Élisabeth, la visite et la conférence sur les « panneaux sculptés » provenant de l’abbaye de Saint-Vaast d ’Arras, portant la marque de la Contre-Réforme ; – la conférence du rabbin Kaufmann à la synagogue de la place des Vosges – à l’Église Sainte-Croix des Arméniens, entièrement rénovée, des concerts, des chants sacrés et profanes
russes.

On ne peut tout citer, un film, des représentations théâtrales et expositions, chacun peut y trouver une manifestation à son goût. La rencontre de protestants, catholiques et orthodoxes du Marais, pour la préparation et la diffusion des programmes est très fructueuse : pas moins de 15 réunions dans l’année et 40 000 flyers distribués. Il apparaît « essentiel » à Alice Quilès, si engagée dans cette préparation, que la SMX conserve sa « spécificité confessionnelle » et qu’elle puisse faire « école » dans d’autres villes.