« Toute fin est le début d’un recommencement». Cette idée force de l’œuvre de Jürgen Moltmann, Jürgen Moltmann lui-même en est l’un des premiers illustrateurs. Sa vie se présente comme une suite de fins et de recommencements. Né en 1926, issu d’un milieu protestant mais peu pratiquant à l’origine, rien ne le destinait à devenir l’un des plus importants théologiens réformés allemands du XXe siècle. Adolescent, il était plus attiré par les travaux d’Albert Einstein que par les thèmes bibliques. Mais son parcours devait connaître un infléchissement radical avec la montée du nazisme en Allemagne, qui l’obligea à intégrer les Jeunesses hitlériennes comme tous ceux de son âge, et par la Deuxième guerre mondiale, qui le vit incorporé dans l’armée allemande.
Il se trouvait ainsi à Hambourg, sa ville natale, lorsque celle-ci fut soumise en juillet 1943 à des bombardements qui devaient tuer plus de 40.000 personnes. Prisonnier de guerre de 1945 à 1948, c’est dans un camp, en Belgique, qu’il commença à lire une bible que lui avait donnée un aumônier militaire. Le cri de Jésus «mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?» le toucha au plus profond de son être, lui qui jusqu’à présent n’était pas croyant. Il comprit que la mort de Jésus sur la croix, aussi horrible qu’elle fût, était bien une fin mais était surtout le commencement de quelque chose de nouveau. Retournant enfin chez lui en 1948, pour retrouver sa ville […]