Alors que l’Église évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) a proposé à l’État de Vaud de mettre temporairement les cures inoccupées à disposition de l’Établissement vaudois des migrants (EVAM), les Églises catholique et réformée du canton de Fribourg invitent les paroisses à accueillir des familles de réfugiés. A Neuchâtel, le groupe cantonal de dialogue et de réflexion interreligieux «salue les efforts religieux et politiques, collectifs ou individuels, qui ont pour but d’accueillir et de venir en aide aux réfugiés».
«Il est de la responsabilité des Églises de s’intéresser à la question de la migration, vu la situation actuelle», souligne le pasteur Emmanuel Fuchs, président du Conseil du Consistoire de l’Église protestante de Genève (EPG). «Pour la deuxième année consécutive, nous avons proposé au Grand Conseil de mettre à disposition le réseau de l’Église ainsi que des locaux pour accueillir les réfugiés». L’EPG a toutefois instauré trois conditions. Il faut expliquer pourquoi vouloir se loger dans un lieu d’Église plutôt que dans une salle de gym. La situation doit être temporaire. L’accueil et le logement des migrants sont sous la responsabilité de l’État. Jusqu’à maintenant, «ces conditions n’ont jamais pu être honorées». Au contraire des cantons de Berne et de Fribourg où l’État a fait appel aux Églises pour trouver des lieux d’hébergement.
Du côté de l’Union synodale Berne-Jura-Soleur, le Synode demande aux paroisses «de rechercher des logements à mettre à disposition des réfugiés, tout en contribuant à l’accueil des réfugiés dans un esprit d’ouverture et d’hospitalité». Mais en tant que locataire, doit-on informer son propriétaire si on souhaite accueillir une famille de migrants? Selon le juriste Jacques Ansermet de la Chambre vaudoise immobilière: «Tout locataire peut héberger un tiers dans les locaux loués pendant une période plus ou moins longue. Le bailleur ne pourrait réagir que si une éventuelle sur-occupation des locaux devait engendrer des nuisances pour le voisinage». […]