Elles sont parfois pires que celles endurées dans leur pays d’origine. Les violences physiques et sexuelles subies par les femmes migrantes sur les chemins de l’exil devraient être prises en considération lors de l’examen de leur demande d’asile en France, plaide une association de soin aux migrants dans un rapport publié ce vendredi 25 novembre. Pourtant quasi systématiques, ces violences restent pour l’heure un “angle mort” de la politique d’asile, souligne le Centre Primo-Levi, une association qui propose à Paris une prise en charge médicale et psychologique à des victimes de tortures et de violences politiques, exilées en France.
Pour l’association, les exactions endurées sur les routes de l’exil doivent être prises en compte “de manière générale” dans la décision d’octroi de l’asile, et non pas seulement “dans le cas où elles font courir un risque en cas de retour dans le pays d’origine“, comme par exemple, si la femme victime risque d’être ostracisée dans sa communauté du seul fait qu’elle a été violée. Lorsque ces femmes se présentent devant l’administration et la justice françaises pour demander l’asile, le traumatisme subi, allié à cette “situation paradoxale” de devoir “parler de ce qu’elles tentent d’oublier“, vont “handicaper leur capacité à donner un récit clair et convaincant, attendu notamment de la part de militantes politiques“, observe Maxime Guimberteau, responsable de la communication et du plaidoyer de l’association.
Violence systématique
Les femmes migrantes se lancent de plus en plus seules “sur les chemins, brutaux, de l’exil“, et subissent un […]