Les chiffres en disent long sur le désastre humanitaire en cours au Yémen. Depuis 2015, plus de 11 000 enfants ont été tués, mutilés ou blessés, écrit Le Monde, qui cite l’ONU. Et près de 4000 enfants ont été enrôlés dans la guerre. De plus, ces données ne prennent en compte que les cas vérifiés par l’Unicef, qui estime que le bilan réel est “vraisemblablement beaucoup plus élevé”.
Le Yémen est le pays le plus pauvre de la péninsule Arabique, rappelle le quotidien. Depuis 2014, il est ravagé par le conflit opposant les houthis, des rebelles soutenus par l’Iran, aux forces progouvernementales. Ces dernières sont appuyées par une coalition militaire menée par l’Arabie saoudite voisine. D’après un communiqué de l’Unicef, plus de 23 millions de personnes, dont près de 13 millions d’enfants, nécessitent une aide humanitaire et de protection. Ce qui équivaut à environ trois quarts de l’ensemble de la population.
“Des milliers d’enfants ont perdu la vie, des centaines de milliers d’autres risquent de mourir de maladies évitables ou de faim. (…) Ils ont tous besoin d’une aide immédiate car les services de base se sont pratiquement effondrés”, souligne dans ce communiqué Catherine Russell, directrice générale de l’Unicef, qui a lancé la semaine dernière un appel de l’institution pour une action humanitaire en faveur des enfants du Yémen.
Tandis que plus de 17,8 millions de personnes, dont 9,2 millions d’enfants, n’ont pas accès à des services d’eau potable, d’assainissement et d’hygiène, Catherine Russell estime que “pour offrir aux enfants du Yémen la chance d’avoir un avenir décent, les parties au conflit, la communauté internationale et tous les acteurs influents doivent veiller à les protéger et à les soutenir”. L’Unicef écrit avoir un besoin urgent de 484,4 millions de dollars (soit 460 millions d’euros) pour répondre à la crise humanitaire à laquelle fait face le Yémen.