Dans les premiers chapitres de la Genèse, le rapport à l’habit occupe une place centrale. Dans le jardin d’Éden, l’homme et la femme étaient nus l’un devant l’autre, et après avoir mangé le fruit défendu, la première chose qu’ils font est de se coudre des pagnes avec des feuilles de figuier pour cacher leur nudité. À la fin du chapitre, c’est Dieu lui-même qui leur a confectionné des habits de peau pour affronter les dangers de la nature en dehors du jardin (Gn 2.25 ; 3.7,21).

Dans la même veine, dans l’évangile apocryphe de Thomas – un écrit de sagesse contemporain du Nouveau Testament – lorsque les disciples ont interrogé Jésus pour savoir quand ils seront dans la béatitude, ce dernier a répondu : « Quand, ayant quitté vos vêtements, vous les foulerez aux pieds sans honte, comme font les petits enfants, alors le Royaume sera là » (logion37). Comme nous ne sommes plus dans le jardin et pas encore dans la béatitude, nous portons des vêtements. 

Pourquoi se vêt-on ? Pour lutter contre le froid en hiver et le soleil en été, pour éviter d’être blessé par les épines […]