Il est des mots particuliers qui marquent l’existence. Au sortir d’un dîner dans le soir naissant de l’été, un des enfants, dans l’insolence de sa jeunesse, me posait cette question : « Toi, quel est ton plus grand regret ? »

Traces de vie enfouies

La stupeur a rapidement laissé place à une foule de pensées ; je repassais dans mon cœur les échecs de ma vie et les occasions perdues, les mots tus et ceux qu’il ne fallait pas dire… avec cette lancinante impression de devoir faire un bilan comme après la mort d’un ami.

Se sont alors imposées deux visions très précises, deux personnes qui avaient gravé à peu près les mêmes mots dans mon esprit, lorsque je ressemblais encore à l’impertinent qui me faisait face : « Tu peux tout accueillir des autres et de toi, même tes regrets ».

Chemin de paix

Dans un monde tourné vers l’action et le résultat, mon intuition avait saisi la justesse de cette nécessaire prise de recul qui m’était proposée. La raison avait cependant laissé de côté ces phrases qui ne cadraient pas avec la vie d’alors. Il m’est arrivé pourtant, parfois, d’accueillir mes regrets comme on fait la paix avec soi-même au seuil de l’été. S’accueillir soi-même est la […]